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Illustration de soldats français à Kaboul, le 17 août 2021, en mission d'évacation des ressortissants français en Afghanistan
Crédit : STR / AFP
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Pour avoir hébergé Al-Qaïda avant les attentats du 11 septembre, les talibans avaient été écartés du pouvoir en Afghanistan par les États-Unis en 2001. Deux ans plus tard débute la plus que complexe pacification du pays. De nouvelles élections ont lieu, boudées par les talibans, qui promettent de lourdes représailles à ceux qui oseraient s’aventurer dans les bureaux de vote.
Mais peu à peu, l’Afghanistan retrouve la sérénité. Cette même sérénité qu’elle avait connue dans les années 60 par exemple, lorsque les femmes marchaient librement dans les rues, habillées comme elles le voulaient, et qu’elles avaient sensiblement les mêmes droits que les hommes.
Pour retrouver le calme, le pays a besoin des Américains et de leurs alliés de l’OTAN. Et malgré la présence des soldats, les violences continuent. Attentats à la bombe, enlèvement de ressortissants étrangers… Les talibans ne sont plus au pouvoir, mais la terreur, elle, est bel et bien toujours présente.
L’opinion américaine change petit à petit d’état d’esprit, lassée de voir les siens mourir en Afghanistan. En 2014, Barack Obama annonce son programme définitif de retrait militaire américain de ce pays. Les années passent, et c’est son successeur, Donald Trump, qui est chargé de négocier avec les talibans et le gouvernement afghan.
Puis, la patate chaude afghane atterrit dans les mains du successeur de Trump, Joe Biden, qui le 14 août 2021, annonce le retrait des soldats américains d’Afghanistan au 11 septembre, date anniversaire symbolique des attentats de 2001. "Le 15 [août, ndlr] au matin, on lance les opérations, sauf qu'en réalité tout s'est accéléré au fur et à mesure. Vers 10h, les Américains nous ont dit qu'ils n'étaient plus capables de tenir la zone sécurisée dans laquelle l'ambassade de France était localisée (...) à 11h35 le délégué de l'OTAN m'appelle et me dit 'pars tout de suite', se souvient David Martinon, ambassadeur de France en Afghanistan, mais depuis la France après sa fuite de Kaboul.
"Le 14 août au soir j'apprends la chute de Mazâr-e Charîf, qui est la grande ville du nord, donc je réunis mon équipe pour faire une évaluation. Ils ne sont pas particulièrement paniqués, mais pour ma part, j'ai un mauvais pressentiment et je leur demande d'aller vite, d'être prêts pour le lendemain matin à partir tout de suite",
"Dès le 14 au soir, j'appelle mes autorités à Paris, je leur dis qu'il faut accélérer les procédures d'évacuation parce que je sens que ça peut tomber rapidement", poursuit l'auteur des 15 jours qui ont fait basculer Kaboul au micro de Jour J.
Le 15 août 2021, les talibans, qui se trouvaient déjà aux portes de la capitale afghane, investissent la ville, qui tombe, sans aucune résistance. "Les talibans ont gagné", c’est par ce simple message, posté sur Facebook, que le président afghan Ashraf Gahni, qui a fui l’Afghanistan pour rejoindre le pays voisin du Tadjikistan, reconnaît la triste réalité.
La cohue s’empare de la ville, les policiers enlèvent leurs uniformes. Les magasins sont fermés, les routes sont pleines d’embouteillages. On tente de fuir à tout prix, la foule envahit le tarmac de l’aéroport, et cherche à monter dans un avion, coûte que coûte. "Le trajet vers l'aéroport s'est retrouvé bloqué par un trafic qui est rapidement devenu chaotique et donc nous étions, dès ce moment-là, bloqués à l'ambassade. Donc, on s'est rabattus sur le plan B : l'héliportage", raconte David Martinon dans Jour J.
"Pour ma part avec mon équipe, nous avons quitté la zone verte à partir de la base de l'OTAN à 18h46 et les talibans sont entrés vers 18h50 et ont mis à sac le palais présidentiel, puis la base où nous étions", décrit-il. "Maintenant je suis apaisé, mais dans les premiers jours à mon retour je me demandais toujours où j'allais me réveiller (...) Mais, ça va franchement, je n'ai pas du tout à me plaindre, on est tous rentré à la maison. Personne n'a été blessé et on a essayé de faire le boulot jusqu'au bout", conclut David Martinon.
Tous les jours dans Jour J, de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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