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Tom Holland dans "Spider-Man : No Way Home"
Crédit : Marvel / Sony
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Le formidable succès planétaire du dernier Spider-Man : No way home, laisse espérer à l’industrie du cinéma traditionnel que les beaux jours reviendront, et les spectateurs avec eux, mais elle se trompe, très probablement.
C’est vrai que les dernières aventures de l'Homme araignée ont fait un carton. Au plan mondial, plus d’un milliard d’euro de recettes pendant les fêtes, c’est un record absolu. En France, le film a fait plus de 5 millions d’entrées, c’est énorme. Mais les chiffres globaux de l’année restent, partout dans le monde, très en deçà de 2019. En France, par exemple, un peu moins de 100 millions d’entrées l’année dernière, ça n’est même pas la moitié d’il y a deux ans.
Les salles ont été longtemps fermées, c'est vrai. Mais, partout un constat s’impose : les spectateurs occasionnels, et en particulier ceux de plus de 35 ans, ne sont pas revenus se faire une toile. C’est ce qui explique le bide total de West Side Story, de Spielberg, ou du dernier film de Will Smith. Le deuxième film le plus vu au monde après Spiderman est chinois, il s’appelle La bataille du lac Changjin, il a été tourné par le parti communiste à la gloire des soldats chinois de la guerre de Corée.
Les spectateurs sont devant leurs écrans individuels, télévision ou ordinateur. Ils regardent au moins autant de films qu’avant, mais sur Internet. L’épidémie a accéléré la diffusion du streaming, qui possède deux atouts considérables par rapport au cinéma : la flexibilité, je regarde quand je veux, et si je veux en 2 ou 3 fois. Et le prix : pour deux places de cinéma, je suis abonné à l’un de ces sites pour un mois, avec accès illimité au catalogue. Il y a encore en France 2.000 cinémas, avec 6.000 écrans, mais il va y avoir des restructurations dans le secteur.
Pour voir un nouveau film, il faut quand même aller au cinéma… C’est vrai en France, où il y a des règles très complexes qui protègent l’exploitation en salle, et qui sont faites pour ralentir les nouveaux usages. Mais dans les pays qui n’ont pas ces règles, le changement est saisissant. Aux États-Unis par exemple, le délai d’exploitation en salle a été considérablement réduit après l’épidémie, certaines sociétés de production l’ont fixé à six semaines seulement.
Et surtout, il y a maintenant des productions exclusives pour les sites de streaming. Ce sont des films qui ne sortiront pas en salle. En effet, ils sont conçus et tournés pour le streaming. La bagarre est telle, entre les Netflix, Disney, Amazon Prime et autres HBO pour conquérir de nouveaux abonnés que ces sites vont faire une débauche d’investissement dans la production de films.
Selon le Financial Times, ce serait 100 milliards d’euros en 2022, dont 15 pour Netflix seulement, et sans même compter l’achat de droits sportifs, pour lesquels il faut rajouter quelques dizaines de milliards. Conséquence, les coûts de production explosent à Los Angeles, la ville de l’industrie du cinéma. Le prix des scénarios s’envole, comme celui des studios. Au point que de gros fonds d’investissement se mettent à acheter des terrains et des grands bâtiments pour les louer aux productions à la recherche d’espace pour tourner. L’industrie du divertissement est en train de faire son deuil des salles obscures, et elle tourne à plein régime.
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