Le président de la République Emmanuel Macron était ce mardi 26 mai dans le Pas-de-Calais pour présenter un plan de relance pour le secteur de l'automobile. Ce qui est frappant dans ces dispositions, c'est encore une fois l'incroyable rôle de l’État, qui fait tout. Il était déjà au capital des deux constructeurs français concurrents l'un de l'autre, ce qui n'est pas ordinaire.
Mais c'est désormais lui, en contrepartie des aides qu'il a annoncées, qui oriente les choix technologiques des constructeurs, impose les relocalisations, négocie la fermeture de tel ou tel site. Ce sont l’État et Bercy qui dirigent les constructeurs auto.
Vous allez voir dans cinq ans, vous irez chez votre concessionnaire, et on vous proposera la "Bercymobile", ou bien la "Macron Motors". La "Macron Motors" sera la voiture du "en même temps". Elle marchera en même temps à l'électrique et à pédales, le temps qu'on réussisse à faire des batteries en Europe.
C'est un problème quand l’État se trompe, parce que c'est l'argent du contribuable qui est engagé. Ou quand il ne sait pas faire. Quand on voit qu'il ne parvient pas à équiper les soignants de masques, on se dit que la "Macron Motors", heureusement qu'il y a des pédales pour dépanner.
La prime pour l'achat d'un véhicule neuf correspond, si l'on simplifie à 7.000 euros pour un véhicule électrique, et 3.000 euros pour un véhicule à moteur traditionnel. Le dispositif est évidemment plus complexe que ça. Avec le pompon, une prime réservée aux ménages dont le revenu par part est inférieur à 18.000 euros par an.
Désormais, le prix des voitures va varier en fonction de votre revenu. Il n'y a pas un mile marin à ce qu'on vous demande votre déclaration d'impôts pour acheter une baguette de pain. Prime bienvenue pour les constructeurs, c'est vrai, mais avec ses effets pervers traditionnels.
Cette prime donne un coup de fouet, mais ça retombe toujours quand on la supprime, parce qu'elle ne fait jamais qu'anticiper la demande. Elle subventionne évidemment aussi les véhicules étrangers. Lundi soir, les constructeurs allemands et italiens devaient être aussi contents que les Français, parce qu'ils vont profiter de la prime payée par le contribuable.
Impossible en effet de réserver la prime aux véhicules français. C'est interdit par les règles de la concurrence, qui interdisent de différencier le traitement fiscal ou les subventions en fonction de la nationalité de l'industriel.
C'est vrai que réserver la prime thermique aux revenus modestes, même si c'est un système contestable et alambiqué, permet de concentrer sur les petits modèles, qui sont plutôt les voitures françaises. Les revenus modestes n'achètent pas de BMW ou de Mercedes neuves.
La principale chose à faire aurait peut-être été de clarifier les messages. Nous sommes accablés d'un matraquage anti-voiture, dans les grandes villes au moins, on frappe l'essence de taxes importantes, et on nous demande d'acheter des véhicules neufs pour soutenir l'emploi. Il faut choisir.
En fait, l’État voudrait qu'on achète des voitures pour qu'on ne s'en serve pas. Plus fondamentalement, on se demande quel est le sens de ces plans compliqués. Si les entreprises auto délocalisent, c'est en particulier à cause des taxes sur la production industrielle, qui frappent les usines françaises plus qu'ailleurs.
Du coup, pour relocaliser et compenser les désavantages fiscaux, on leur donne des subventions. Mais dites donc, ne serait-il pas plus simple et plus efficace de baisser les impôts qui posent problème ?
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