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Comment les confinements ont changé les relations parents-enfants

Une étude Harris Interactive pour le secrétariat d'État à l'Enfance révèle que les relations se sont améliorées pour un parent sur quatre. Mais des difficultés persistent.

Comment parler des sujets graves à nos enfants ?

Crédit : Camille Tokerud / GETTY

Coline Daclin

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Télétravail, école à la maison pendant le premier confinement, inquiétude face au virus... Les deux confinements ont mis à rude épreuve les familles françaises. Une enquête Harris Interactive pour le secrétariat d’État chargé de l'Enfance et des Familles dresse toutefois un tableau en demi-teinte sur la situation des familles françaises. 

D'un côté, le doute, la tristesse et la fatigue sont les sentiments dominants dans les familles. De l'autre, les confinements ont été l'occasion pour 48% des Français de développer une meilleure écoute de ses proches, et plus d’un Français sur quatre a estimé que ses relations avec ses enfants au sein du foyer se sont améliorées. "Même mise à l’épreuve par cette période, la vie familiale s’en est trouvée renforcée", en conclut le secrétariat d’État dans un communiqué

Le gouvernement estime que les dispositifs de chômage partiel ont permis aux parents "de passer plus de temps - et du temps qualitatif - ensemble". Dans l'enquête, 84% des parents déclarent passer davantage de temps avec leurs enfants, et 64% disent passer du temps de meilleure qualité avec leurs enfants. "Beaucoup de parents nous disent avoir ralenti leur rythme habituel, pris plus de temps pour s’occuper de leurs enfants, jouer avec eux pour les plus petits et dialoguer avec les plus grands", commente le secrétariat d’État à l'Enfance et aux Familles.

Des difficultés face au télétravail

À l'opposé, 35% de parents qui ont passé du temps de moins bonne qualité avec leurs enfants. 11% des parents considèrent que les confinements ont "plutôt dégradé" leurs relations avec leurs enfants

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Un constat que faisait déjà en juin une étude de l’Institut national d’études démographiques (INED). L'étude pointait notamment la situation des cadres, pour qui le télétravail a pu être difficile. “Les parents en télétravail ont dû gérer à la fois leur travail et l’école des enfants, parfois dans un espace partagé, ce qui a créé des tensions”, expliquait au sujet du premier confinement Joanie Cayouette-Remblière, chercheuse à l’INED, dans le Huffington Post.

41% des parents ont trouvé qu'ils avaient été plus sollicités par leurs enfants, indique l'étude Harris Interactive, notamment pour calmer des inquiétudes exacerbées. Dans le même temps, ils étaient privés de précieux appuis comme les autres membres de la famille et en particulier les grands-parents. Une situation que 41% des parents regrettent. 

Les inégalités sociales non prises en compte

Ce que ne dit pas l'étude en revanche, c'est comment les inégalités sociales ont pu avoir une influence sur les relations au sein de la famille. "Les conditions de confinement sont inégalitaires", assurait ainsi en mars Léa Mestdagh, sociologue et chercheuse affiliée au Cerlis, auprès de RTL.fr

Entre une famille confinée dans une grande maison, et une autre dans un petit appartement, on imagine aisément qu'il y ait pu avoir un impact différent sur les relations entre les parents et les enfants. 

"Le confinement empêche les gens de circuler, expliquait en mars Léa Mestdagh. Or il y a des quartiers où d'habitude les familles circulent beaucoup, parce que leur lieu de vie quotidien est approprié le soir pour dormir mais pas pour y rester toute la journée, parce que l'équipement est mauvais, parce que c'est surpeuplé ou qu'il n'y a pas d'eau courante par exemple".

D'autres aspects négatifs sur la famille

Même chose pour les inégalités entre les hommes et les femmes au sein de la famille. Si l'étude soutient que les parents ont été plus nombreux à prendre du temps pour leurs enfants, on ne sait pas si ce temps a été pris de manière égale par les pères et les mères

Selon une étude de l'Insee publiée en juin dernier, le confinement aurait davantage pesé sur les familles monoparentales et les femmes. 83% des femmes se seraient ainsi occupé des enfants plus de 4 heures par jour, contre 57% des hommes. 45 % des mères assuraient ainsi une "double journée" professionnelle et domestique, contre 29 % des hommes. Sans compter la charge mentale des tâches ménagères, encore largement assurée par les femmes dans le couple, qui a pu avoir un impact sur les relations intra-familiales.

Enfin, le constat relativement positif de cette enquête ne doit pas faire oublier que les confinements ont aussi fait augmenter les violences intra-familiales, qu'il s'agisse des violences conjugales ou envers les enfants. Selon une étude menée par une équipe du CHU de Dijon et de l’Inserm, relayée par Le Monde, la part des situations de violences physiques dans les hospitalisations d’enfants de moins de 5 ans a ainsi connu une hausse de 50 % entre mars et avril.

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