Alors que le compte à rebours pour la vaccination contre le coronavirus est lancé en
France, les anti-vaccins et les complotistes se déchainent. Pire, des interventions de médecins, dont certains ont le titre de professeur, risquent de semer le doute dans la
population alors que celui contre le vaccin est déjà bien installé dans l'Hexagone.
Pourtant, tous les médecins le savent, ils ont besoin d’une relation de confiance
avec les patients. Hormis les grandes urgences bien sûr, où on n’a pas le temps
de discuter, la relation médecin-malade est primordiale. Elle repose sur le fait que le patient fasse confiance à son médecin, lui confie parfois sa vie et donc qu’il adhère à ce qu'il lui dis et conseille.
Lorsqu'un professeur s’exprime sur le vaccin en faisant de la désinformation, les conséquences sont catastrophiques. Si un professeur dit que le vaccin va modifier votre ADN et donc votre patrimoine génétique que vous allez transmettre à vos enfants, et qu’il est par la suite démenti par l’ensemble de la médecine française et internationale, il passe, auprès d’un certain public, pour un gourou et un scientifique qui, lui, dit enfin la vérité contre les laboratoires pharmaceutiques.
C’est exactement ce à quoi nous sommes en train d’assister avec les déclarations du Pr Christian Perronne, chef du service de maladies infectieuses à l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches, dans la région parisienne. Ce médecin s’est fait connaitre pour avoir dénoncé ce qu’il considère comme un complot autour de la maladie de Lyme, maladie transmise par la tique.
Arès la maladie de Lyme, c’est sur le coronavirus qu’il s’est fait une petite réputation. Il a d’abord soutenu Didier Raoult et l’hydroxychloroquine, signant la pétition lancée par Philippe Douste-Blazy, puis a participé au controversé documentaire Hold Up, et maintenant, il déclare que le vaccin à ARN messager, celui de Pfizer, pourrait modifier notre génome.
La question que se pose le monde médical, c’est de savoir si son employeur, l’AP-HP, va supporter encore longtemps de le voir s’exprimer, parfois en blouse blanche, en représentant cette institution contre toute logique scientifique. Ces allégations ont pour risque majeur qu'elles le fassent passer pour un martyre victime du lobby médical et pharmaceutique.
En réaction, l’AP-HP, dont il dépend car il est chef de service, avait demandé à une commission de déontologie, dès cet été, d’étudier son cas. Il se trouve que le Pr Perronne doit normalement arrêter ses fonctions hospitalières en mars prochain. La question est désormais de savoir si l’AP-HP va le laisser aller au bout de son mandat.
Comme il est aussi universitaire, c’est-à-dire qu’il forme les étudiants en médecine, le doyen de sa faculté vient de demander que son agrément lui soit retiré, autrement dit qu’il ne puisse plus enseigner.
Quant au Conseil de l’Ordre, il est évident qu’il demandera au Pr Perronne de venir s’expliquer. Au total , il peut perdre son poste de chef de service, ne plus enseigner et même être sanctionné par le Conseil de l’Ordre. De quoi augmenter son aura chez tous ceux qui pensent que nous sommes tous manipulés et pas seulement génétiquement.
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