Dans un coin de leur tête, elles y pensent depuis le tirage au sort, effectué en décembre dernier. Premières de leur groupe après trois victoires face à la Corée du Sud (4-0), la Norvège (2-1) et le Nigeria (1-0), tombeuses du Brésil en 8es (2-1 après prolongation), les Bleues vont bel et bien se mesurer à ce qui se fait de mieux sur la planète football chez les femmes, les États-Unis, en quart de finale de "leur" Mondial.
Le rendez-vous est fixé au vendredi 28 juin (21h) au Parc des Princes, l'antre traditionnelle du Paris Saint-Germain. Après leurs succès sur la Thaïlande (13-0), le Chili (3-0) et la Suède (2-0) lors de la phase poules, les Américaines ont remporté leur 8e face aux Espagnoles (2-1), lundi 24 juin à Reims.
Amandine Henry et ses partenaires, qui ont célébré la victoire sur le Brésil jusqu'à 2h du matin la veille autour d'un repas avec leurs familles dans un salon du stade Océane du Havre, peuvent désormais se projeter sur ce choc entre l'équipe du pays hôte et les tenantes du titre, encore numéro 1 au classement Fifa, toujours présentes sur le podium depuis 1991.
À première vue, la montagne semble immense, même pour une équipe en progression constante comme la France. Mais après tout, pourquoi ne pas croire à l'exploit ? Première raison de se laisser aller à imaginer l'impossible : avec cette qualification pour les quarts, le tournoi des Bleues est déjà réussi.
Face au Brésil, après une phase de poules emballante durant seulement 45 minutes, les premières, les filles de Corinne Diacre avaient tout à perdre. Cela a pu se sentir durant un match tendu. Désormais, le décor a complètement changé : elles ont tout à gagner. Perdre face au "Team USA" n'aurait rien d'humiliant, entrerait dans la logique. Personne ne leur en voudrait vraiment.
"De toute façon, elles ne craignent rien, ajoute l'ancienne joueuse et consultante pour RTL Candice Prevost. Elles sont à la maison. Je pense que tout est possible, surtout en quart de finale. Je pense que c’est toujours mieux pour les Françaises de jouer les Américaines en quart de finale". Et pour la première fois du tournoi, les Bleues évolueront dans la peau de l'outsider, avec beaucoup moins de pression que jusque-là.
Si les Françaises étaient devant leur écran pour ce 8e Espagne - États-Unis, elles ont eu un aperçu très clair de la marche à suivre pour contrarier les Américaines. L'improbable a bien failli se produire à Reims. Menées dès la 7e minute, les Espagnoles sont revenues moins de 120 secondes plus tard en profitant d'une erreur de relance de la gardienne Alyssa Haeher.
Face à une "Roja" totalement décomplexée, à l'aise techniquement, présente physiquement, le "Team USA" ne s'en est sorti grâce à un deuxième penalty à un quart d'heure de la fin, penalty très généreux. Les tenantes du titre semblent finalement bien plus jouables que prévu.
Les Françaises ont disputé leur 8e de finale dimanche 23 juin à 21h au Havre alors que les Américaines ont joué le leur lundi 24 juin à 18h. En cette fin d'après-midi, il faisait en outre beaucoup plus chaud à Reims que la veille en Normandie, en raison de la poussée de la canicule dans les terres.
Dans un duel qui s'annonce encore physiquement intenses, ces quelques heures de repos supplémentaires pourraient compter du côté des Françaises, qui ont dû jouer 120 minutes face aux Brésiliennes.
Si l'on prend en compte tous les matches entre les deux nations, l'avantage est clairement aux Américaines : 17 victoires en 25 rencontres ; les Bleues se sont, elles, imposés à cinq reprises (trois nuls). En compétition internationale, la balance penche toujours en faveur des coéquipières d'Alex Morgan : une victoire en Coupe du Monde en 2011, deux aux Jeux Olympiques (4-2 en 2012, 1-0 en 2016).
Sur les trois dernières confrontations, en revanche, la France n'a pas à rougir, loin de là : deux succès 3-0 (mars 2017) et 3-1 (janvier 2019) et un match nul 1-1 (mars 2018). Certes, c'était en amical. Mais psychologiquement, cela compte : battre les États-Unis, c'est possible, même sur leur sol.
Au début de l'année, Alex Morgan était même bien présente sur la pelouse du Havre. Kadidiatou Diani s'était offert un doublé, avant un but de Marie-Antoinette Katoto, non retenue par Corinne Diacre. Menées 3-0, une humiliation pour elles, les Américaines avaient sauvé l'honneur dans les arrêts de jeu.
A priori, il est possible que les Bleues soient dominées dans plusieurs voire dans dans tous les secteurs de jeu : technique, tactique, physique. Impressionnant offensivement face à la Thaïlande avec un 13-0 historique, ce "Team USA" était déjà une machine à marquer durant la préparation. Défensivement, c'est du très costaud aussi avec aucun but encaissé en