Le 10 mai 1983 se déroule une séquence incroyable sur le tapis rouge de Cannes : Isabelle Adjani est boycottée par les photographes, qui déposent leurs appareils photo au sol lors de sa montée des marches. Mais, c'est un scandale unique parmi tant d’autres au rendez-vous mondial du cinéma.
En 1994, Quentin Tarantino fait aussi le scandale en saluant la salle d'un doigt d'honneur en recevant la Palme d'or pour Pulp Fiction. "Ce soir-là, il reçoit la Palme d'or des mains de Clint Eastwood qui est son idole absolue", se souvient Stéphane Boudsocq, le Monsieur Cinéma de RTL. "Sauf que le film, Pulp Fiction, est un film un peu trash par moment, un peu radical et il y a une dame dans le grand théâtre Lumière qui le siffle et Tarantino lui fait un doigt d'honneur", poursuit-il.
"Il s'en passe des choses à Cannes", résume Flavie Flament dans Jour J. "Effectivement, pendant les projections pour la presse, il arrive fréquemment que des gens s'en aillent. Alors, les fauteuils ont été changés, mais à l'époque, il paraît qu'on les entendait claquer quand les gens quittaient la salle", détaille le journaliste cinéma dans Jour J. "C'est arrivé, par exemple en 1973 pour La Grande Bouffe de Marco Ferreri qui avait été l'énorme scandale de cette année-là où les gens insultaient, crachaient sur l'équipe du film sur les marches. C'était une épouvante", analyse-t-il.
Il y a un autre scandale historique de la Croisette lorsque Maurice Pialat est sacré en 1987 pour Sous le soleil de Satan. Il se fait siffler et huer, tout comme son équipe, lors de la remise de la Palme d'or.
"C'est à la fois, à mon sens, irrespectueux et très très cruel [de siffler, ndlr]. Moi, je sais que par exemple l'an dernier je n'ai pas du tout aimé Titane [de Julia Ducournau, ndlr] qui a reçu la Palme d'or. Si j'avais été dans la salle à ce moment-là, il ne me serait pas venu à l'esprit de huer. Après tout, c'est une compétition, il y a un jury, il y a 9 personnes qui décident. Après, vous allez voir le film ou pas. Ce n'est pas le lieu pour décharger sa colère sur le réalisateur qui a passé trois ans de sa vie sur ce projet [Maurice Pialat, ndlr]", souligne aussi Stéphane Boudsocq.
Maurice Pialat quitte ensuite la scène le poing levé sous les applaudissements et les huées. "À la limite, je le trouve plutôt modéré, parce que Pialat c'était une nature et sur ses plateaux et en promo, il ne fallait pas le chercher (...) d'ailleurs le film a été un vrai beau succès, après il a eu d'autres récompenses donc finalement, c'est le film qui avait raison", conclut-il.
En 2002, Gaspar Noé se fait aussi huer sur la Croisette avec son film Irréversible qui contient "une interminable scène de viol de Monica Bellucci dans un couloir de métro, qui est vraiment à la limite du supportable en tant que spectateur", explique aussi Stéphane Boudsocq. Lors de la projection du film "les fauteuils ont claqué, des gens sont partis, des gens ont sifflé", détaille-t-il.
Tous les jours dans Jour J, de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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