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3 min de lecture
Régis Wargnier, au festival du cinéma américain de Deauville, en 2019
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
C'est une cérémonie des César très particulière qui va se dérouler dans la soirée de ce vendredi 28 février depuis la salle Pleyel à Paris. Cette 45e édition des récompenses du cinéma français promet beaucoup. D'abord grâce aux films en compétition, dont beaucoup ont été de vrais succès en salles, mais aussi à cause des différentes polémiques qui ont éclaté en coulisses depuis un mois.
Entre le tollé provoqué par les 12 nominations du J'accuse de Roman Polanski et la démission de l'équipe d'Alain Terzian de la présidence de l'Académie des César, sous la pression de centaines de personnalités du cinéma, est-ce que cette 45e cérémonie peut vraiment se dérouler sereinement ce soir ?
Mercredi dernier, c'est la productrice Margaret Ménegoz qui a été désignée pour assurer l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau bureau et d'une nouvelle équipe. Régis Wargnier, qui faisait partie du conseil d'administration démissionnaire, estime que "c'est comme un film cette cérémonie, un film dont on n'a pas le scénario".
Il appelle à ce que "le cinéma reprenne le dessus" d'autant qu'il qualifie cette année 2019 d'"exceptionnelle et de grande qualité". Concernant la refonte à la tête de l'académie des César, Régis Wargnier souligne que "cela faisait un bout de temps qu'elle était là" même si certains signataires de la pétition à charge contre l'Académie, membres de l'Assemblée Générale, ne sont jamais venus nous dire de changer quelque chose".
J'accuse est une oeuvre remarquable sur l'antisémitisme, une formidable reconstitution de la fin du XIXe siècle, époque de tensions, de haine et de paranoïa qui n'est pas sans rappeler la notre, film porté par un casting épatant de Jean Dujardin à Grégory Gadebois en passant par Louis Garrel. Il a été vu par 1,5 million de spectateurs. J'accuse mérite d'être nommé ce soir si on parle de cinéma.
Si vous demandez si le cas Polanski pose problème, c'est le cas, mais ça fait 43 ans que le réalisateur a fui les États-Unis pour la France après avoir reconnu le viol d'une jeune fille. Depuis 43 ans on lui a permis de faire des films, on lui a donné 4 fois le César du meilleur réalisateur, une palme d'Or, un Oscar. C'est une prise de conscience un peu tardive, sous le coup d'un air du temps "Me too" et sur des nouvelles accusations datant d'une quarantaine d'années, prescrites par la loi, qui n'ont donné lieu à aucune nouvelle procédure judiciaire.
Régis Wargnier rappelle que les nominations sont souvent "un leurre" car les films "qui ont 12 nominations repartent fréquemment avec zéro récompenses". Concernant le film en lui-même, un "pur film de Polanski", il aime beaucoup le fait que "l'armée soit montrée comme un univers glauque, étonnant, paranoïaque, dangereux et mystérieux". Il précise également que "c'est le film français qui fait le plus de recettes à l'étranger".
Alors oui, Roman Polanski s'est comporté de manière ignoble, dégueulasse et criminelle en 1977 mais puisque J'accuse a été produit, tourné et distribué en France, puisque les votants de l'Académie, (4.700 personnes représentant la profession, de l'éclairagiste à la star en passant par les producteurs et réalisateurs), ont décidé de le nommer 12 fois en compétition, alors c'est un film qui doit être jugé ce soir, et pas un homme.
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