Troubles auditifs : comprendre, prévenir et traiter efficacement
La surdité et les troubles auditifs affectent des millions de vies chaque jour. Des acouphènes à la perte auditive soudaine ou liée à l'âge, chaque pathologie a ses spécificités. C'est le dossier de la semaine dans "Ça va beaucoup mieux" ce samedi 26 avril 2025 !
Les troubles auditifs, bien que fréquents, restent souvent mal compris et sous-diagnostiqués. Selon le docteur Isabelle Mosnier, responsable de l'unité implants auditifs et surdité adulte à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, "on est avec un certain capital de cellules sensorielles dans l'oreille, pas très nombreux. On peut déjà le dégrader au cours de la vie à cause de différentes maladies ou de l'exposition au bruit." Cette perte progressive de l'audition, connue sous le nom de presbyacousie, peut commencer à se manifester dès l'âge de 50 ans, voire plus tôt en présence d'autres facteurs aggravants.
L'exposition au bruit est l'un des principaux coupables de la dégradation auditive. "C'est le bruit vraiment qui abîme les oreilles", souligne Dr Mosnier. Les jeunes, souvent exposés à des niveaux sonores élevés via les concerts ou les écouteurs, sont particulièrement à risque. "Il y a de plus en plus de sensibilisation : même dans les concerts, on voit de plus en plus de bouchons d'oreilles qui sont proposés aux jeunes", ajoute-t-elle.
Outre le bruit, d'autres facteurs comme les maladies cardiovasculaires peuvent également affecter l'audition. "Les maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle ou les facteurs de risque cardiovasculaire comme le diabète, le tabac... favorisent la perte des cellules sensorielles", explique le docteur Mosnier. Il est donc crucial de surveiller sa santé globale pour prévenir les troubles auditifs.
Solutions et traitements : de l'appareillage aux implants
Face à une perte auditive, l'appareillage précoce est essentiel. "Plus on s'appareille tôt, mieux c'est supporté et plus on aura de bénéfices", affirme Dr Mosnier. Grâce à la loi 100% santé, des appareils auditifs de classe 1 sont désormais entièrement pris en charge, rendant l'accès aux soins plus équitable. Pour les surdités plus sévères, des implants cochléaires peuvent être envisagés. "C'est un système implantable, semi-implantable, donc avec une partie que l'on met chirurgicalement dans l'oreille", précise-t-elle.
Les acouphènes, ces bruits parasites perçus uniquement par le patient, sont souvent associés à une perte auditive. "Dans 90% des cas environ, ça s'accompagne avec une surdité", note Mosnier. Bien qu'il n'existe pas de traitement curatif, des solutions comme l'appareillage auditif ou l'utilisation de bruits blancs peuvent aider à atténuer l'inconfort. "Il y a même des patients qui, s'ils ne sont pas appareillés, utilisent des applications avec effectivement des bruits de pluie, des bruits zen pour pouvoir s'endormir avec les acouphènes", explique-t-elle.
En conclusion, les troubles auditifs nécessitent une attention particulière et une prise en charge adaptée pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées. La prévention, par la réduction de l'exposition au bruit et la surveillance des facteurs de risque, reste la meilleure stratégie pour préserver son audition. Comme le rappelle le docteur Mosnier, "la majorité des patients arrivent à vivre correctement avec des acouphènes une fois qu'on a trouvé le bon équilibre et peut-être la bonne façon de les prendre en charge."
- Méningite : flambée du nombre de cas, vaccination... Tout ce qu'il faut savoir
- Endométriose : quel est l’impact de l’alimentation sur les symptômes ?
- Anorexie : quelles sont les conséquences à long terme sur l'organisme ?
- Cholestérol : faut-il se méfier de la levure de riz rouge ?
- Alimentation : le sucre est-il vraiment caché partout ?
