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Coronavirus : où en est la recherche pour un traitement préventif ?

ÉCLAIRAGE - Le président du Conseil scientifique espère des médicaments préventifs "dès le printemps". Mais de quoi s'agit-il ?

Covid-19 : où en est la recherche pour un traitement préventif ? (illustration)
Covid-19 : où en est la recherche pour un traitement préventif ? (illustration)
Crédit : LOIC VENANCE
Coline Daclin

C'est une piste qui pourrait aider à endiguer l'épidémie de Covid-19. Des traitements préventifs sont à l'étude en laboratoire et dans le cadre d'essais cliniques. Selon le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, qui s'est exprimé vendredi 9 octobre sur BFMTV et dans Le Parisienil y a "de bonnes raisons de penser" que des médicaments préventifs seront disponibles "au printemps".

Pourtant, à ce jour, la Haute autorité de santé (HAS), qui tient une veille des études cliniques pour les médicaments contre le virus, assure qu'elle n'a "pas connaissance de traitement préventif efficace contre la Covid-19"

En vérité, Jean-François Delfraissy parle de pistes de recherches, qui en sont seulement à leurs débuts. "Les anticorps monoclonaux par exemple, qui ont été utilisés dans le traitement Regeneron qui a été administré à Donald Trump", cite-t-il à RTL.fr. 

Fabriqués en laboratoire, ces anticorps sont ensuite injectés en intraveineuse. Le but :  aider le système immunitaire à neutraliser le coronavirus. Mardi 13 octobre, le groupe pharmaceutique Eli Lilly a annoncé la suspension de son essai clinique sur un traitement similaire, mais n'a pas détaillé pourquoi. 

La piste du "repositionnement"

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On peut imaginer que ce traitement soit utilisé à terme en préventif, mais il faut rester très prudent. "Il faut attendre que ces anticorps montrent leurs efficacité", précise Jean-François Delfraissy. La HAS insiste pour sa part sur le fait qu'aucun traitement à base d'anticorps n'a fait pour l'instant la preuve de son efficacité dans des études de stade 3, c'est-à-dire en testant à grande échelle sur des humains.
 
Le président du Conseil scientifique évoque également des "molécules de deuxième génération". L'idée, c'est donc de voir si des médicaments qui existent déjà peuvent être utilisés contre le coronavirus. C'est ce qu'on appelle le "repositionnement"

En France, l'Institut Pasteur de Lille a notamment reçu un don de cinq millions d'euros du géant du luxe LVMH pour tester une molécule, repérée dans le cadre d'un programme de repositionnement. Mais elle doit encore être testée in vivo.

Plusieurs médicaments, testés à ce jour de façon curative, pourraient aussi être à terme utilisés en préventif, s'ils montraient une action de long terme et qu'ils n'engendraient pas plus de risques que de bénéfices. Ils pourraient prendre la forme par exemple de spray nasal, indique Jean-François Delfraissy.

Un médicament en spray nasal ?

La piste des sprays nasaux est aussi intéressante. En effet, c'est souvent par les muqueuses du nez que le virus entre dans le corps. Fin août, une équipe de recherche du CNRS annonçait ainsi avoir trouvé "un leurre capable de bloquer, de façon irréversible le virus SARS-CoV-2", qui pourrait se présenter sous la forme de spray nasal ou oral, ou encore de pastilles à faire fondre sous la langue. Le traitement n'a pour l'instant été testé qu'en laboratoire.

En Auvergne, la société Vitrobio assure aussi avoir créé un spray nasal qui fonctionnerait comme une sorte de pansement pour arrêter le virus : il bloquerait l'inflammation et réparerait la muqueuse, diminuant ainsi le risque de développer une forme grave de la maladie. Auprès de France Bleu, le laboratoire assure que le spray pourrait être commercialisé en novembre.

Du côté de l'Académie de médecine, le professeur Buisson, épidémiologiste, confirme qu'il y a bien "une recherche tous azimuts" mais qu'"aucun traitement préventif n'a encore fait la preuve de son efficacité". "À un moment, on pensait que l'hydroxychloroquine, à défaut de marcher en curatif, fonctionnerait peut-être en préventif. Mais cette hypothèse aussi a été écartée", explique-t-il à RTL.fr. 

En bref, il y a bien des raisons d'espérer, d'où les déclarations de Jean-François Delfraissy. De là à dire qu'il y aura des traitements préventifs dès le printemps, rien n'est sûr. Lui-même confirme qu'il ne s'agit "que d'une hypothèse". Surtout, le professeur Delfraissy précise que les traitements préventifs ne pourront être utilisés qu'avec une "vision", qui devra être validée par les autorités sanitaires. Concrètement, il faudra selon lui qu'ils soient utilisés plutôt sur les personnes à risques.

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