Emmanuel Macron a annoncé lundi 7 mars vouloir supprimer la redevance télé, pour faire économiser 138 euros par an à tous les Français. Lors de son échange à Poissy, il a déclaré "on supprimera les impôts qui restent, la redevance en fait partie". C'est une de ses premières mesures depuis qu'il s'est déclaré candidat dans sa lettre aux Français publiée jeudi 3 mars.
À un mois de l'élection présidentielle, l'annonce de la candidature du président sortant et de sa première mesure-phare a fait réagir ses concurrents. À droite de l'échiquier politique, Éric Zemmour, Marine Le Pen proposaient déjà de supprimer la redevance télé. Quant à Valérie Pécresse, elle ne s'était pas positionnée sur la question avant que Macron ne l'évoque. Mais comme les candidats de droite, elle semble favorable à sa suppression, tandis qu'à gauche, les candidats veulent la réformer.
La redevance audiovisuelle concerne 27,6 millions de foyers et a rapporté en 2020 3,8 milliards d'euros pour financer France Télévisions, Radio France, Arte ou France Medias Monde (RFI, France 24).
La contribution s'élève à la hauteur de 138 euros par foyer. Elle est payée par toute personne qui est imposée à la taxe d'habitation et qui a un poste de télévision. Ayant supprimé la taxe d'habitation, le président-candidat a considéré que sa nouvelle mesure était "cohérente avec la suppression" de cette taxe d'habitation qui faisait d'ailleurs partie d'une de ses mesures-phares en 2017.
Gabriel Attal a précisé que malgré la suppression de la redevance, l'audiovisuel public restera indépendant. Le porte-parole du gouvernement a expliqué sur France Inter mardi 8 mars que "ce que nous proposons de supprimer, ça n'est pas le financement, c'est l'outil, c'est-à-dire la redevance, c'est-à-dire faire payer 28 millions de Français 138 euros, quels que soient leurs revenus".
À droite, les candidats veulent supprimer la redevance télé. Mais cette suppression va plus loin : Éric Zemmour et Marine Le Pen veulent l'accompagner de la privatisation l'audiovisuel public.
Au micro de RTL, Éric Zemmour avait affirmé qu'il voulait privatiser "les principales chaînes de l'audiovisuel public et "en particulier France Inter et France Télévisions". En octobre 2021, le candidat de Reconquête affirmait déjà sur Sud Radio qu'il fallait "supprimer la redevance [...] pour que le service public cesse de nous racketter, puis de nous cracher au visage". Dès janvier 2021, il voulait que les Français gardent cet argent "sur leur compte au lieu de financer des médias qui les méprisent". Il a rappelé sa position sur la redevance tv sur Twitter, après avoir ironisé sur Macron qu'il a accusé de "copier son programme".
La candidate du RN, Marine Le Pen, propose elle aussi de privatiser l'audiovisuel public, ce qui engagera la suppression de la redevance fixée à 138 euros. Dans une interview au Figaro, elle avait assuré qu'elle ne privatiserait pas l'audiovisuel d'outre-mer, que "Arte ne sera pas concernée et que l’INA sera transféré au ministère de la Culture et intégrera les archives nationales".
Sur France 2, Valérie Pécresse affirmait en septembre dernier que la privatisation de l'audiovisuel n'était pas "taboue". Ce mercredi 9 mars, Valérie Pécresse a assuré sur BFMTV que "la redevance a fait son temps, elle est obsolète". Il faudrait, selon elle, une loi pluriannuelle pour sécuriser le budget de la création audiovisuelle.
Pourtant à gauche de l'échiquier politique, la candidate de la Lutte Ouvrière Nathalie Arthaud souhaitait elle aussi en 2017 supprimer la redevance audiovisuelle qu'elle considérait comme étant un "impôt injuste" sans pour autant privatiser l'audiovisuel.
Yannick Jadot veut conserver la redevance. Sur ce point, il a critiqué le fait "que le président de la République ait trouvé un terrain d'entente avec l'extrême droite sur la redevance télé" considérant que "ça en dit long sur sa vision du service public, sur sa vision d'une information construire en neutralité". S'il est élu, Yannick Jadot veut "garantir l'indépendance des médias" et renforcer "les règles anti-concentrations".
La candidate du PS Anne Hidalgo souhaite elle aussi définir une nouvelle politique anti-concentration dans les médias" et "renforcer le service public de l'audiovisuel". Si elle est élue, elle instaurera une contribution à l'audiovisuel public "juste et universelle". Sur Twitter, Anne Hidalgo a averti que la décision de Macron de "supprimer la redevance TV c'est tuer l'indépendance de l'audiovisuel public, l'affaiblir face aux concentrations médiatiques privées en cours et ouvrir la porte à sa privatisation".
Fabien Roussel a indiqué vouloir garder la redevance pour conserver "une télévision publique, une radio publique qui investissent dans des programmes accessibles à tous et qui en même temps diffusent moins de publicité".
De son côté, Jean-Luc Mélenchon souhaite que les présidents de France Télévisions et Radio France soient élus par le Parlement. Le leader Insoumis veut aussi faire adopter une "loi anti-concentration dans les médias et engager leur démocratisation".
En 2012, Philippe Poutou souhaitait conserver la redevance audiovisuelle tout en la modifiant en fonction du revenu des contribuables. Jean Lassalle souhaite quant à lui "conditionner le financement public des médias privés et de la culture à l'indépendance des propriétaires".
Isolé à droite, Nicolas Dupont-Aignan avait lui aussi indiqué en 2012 qu'il souhaitait conserver la redevance audiovisuelle.
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