"L'hôpital est devenu une machine à broyer" : le coup de gueule du fondateur du Collectif Santé en danger contre les politiques sur RTL

"Ils ne sont pas capables d'organiser la santé en France". Le fondateur du Collectif Santé en danger ne cache pas sa frustration face aux débats sur le budget de la sécurité sociale débutés par les parlementaires. Au micro de RTL, Arnaud Chiche réclame purement et simplement "une dépolitisation totale de l'organisation de la santé en France". 

Ce médecin anesthésiste réanimateur estime que "l'hôpital est devenu une machine à broyer pour le personnel" à cause de la détérioration de "l'outil de travail". "Les taux de souffrance mentale, de burn-out, sont très importants", ajoute-t-il. 

Mais qu'est-ce qui ne fonctionne plus à l'hôpital ? Le professionnel de santé pointe particulièrement du doigt le quotidien des services d'urgence ou encore du SMUR, notamment l'impact sur les patients en prenant l'exemple de l'attente sur des brancards pendant de longues heures. "On n'a jamais résolu ça", constate, dépité, le médecin anesthésiste qui déplore également une place "trop importante" pris par l'administratif au sein du système de santé.

Plus de personnels

Alors que faire pour remédier à cette situation ? Arnaud Chiche, lui, estime que les investissements doivent d'abord être fléchés pour embaucher plus de personnel soignant. "Quand vous mettez plus d'infirmières et plus d'aides-soignants, les malades s'aggravent moins, ils meurent moins, et à la fin on fait des économies", insiste-t-il. 

Dans le projet de financement de la Sécu, il est prévu que l'ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance maladie) soit en hausse de 1,6%. On va donc dépenser 1,6% de plus l'année prochaine que cette année. Or, pour continuer à faire tourner la machine, comme elle tourne aujourd'hui, Arnaud Chiche estime qu'il faudrait une hausse de 4%. 

"Je ne comprends pas qu'un pays comme la France valide un budget où on sait qu'on va manquer. Ça se traduit par quoi ? On ne va pas embaucher les infirmières qu'il faut. On va avoir plus de mal à avoir accès à des médecins spécialistes. On va diminuer l'accès aux soins", avance le fondateur d'Arnaud Chiche. 

Une co-gestion de la santé

Pour sortir de la crise, Arnaud Chiche réclame donc une sorte de "co-gestion" du système de santé. "Je pense que les parlementaires, c'est trop spécifique, c'est trop technique. Il faudrait imaginer une organisation...(...) Il y a quand même des secteurs dans notre pays qui fonctionnent bien sans qu'on en parle tous les jours à la télé. Pourquoi on est obligé de parler de la santé ? Il devrait y avoir des spécialistes, des gens qui seraient validés par tous, des politiciens, une espèce de co-gestion qui donnerait des grandes lignes et on ferait l'inverse de ce qu'on fait". 

Confronté à un déficit de la sécurité sociale attendu à 23 milliards d'euros cette année 2025, le gouvernement souhaite le ramener à 17,5 milliards en 2026. 

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