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Jacques Chirac : ce qu'il faut retenir de ses 12 ans l'Élysée

ÉCLAIRAGE - Jacques Chirac a gouverné la France pendant douze ans. Politique internationale, sécurité, société... L'ancien président de la République a un bilan naturellement contrasté, entre réussites et échecs.

Jacques Chirac, le 1er septembre 2011
Jacques Chirac, le 1er septembre 2011
Crédit : BERTRAND LANGLOIS / AFP
Marie-Pierre Haddad & AFP

Jacques Chirac, acteur omniprésent de quatre décennies de la vie politique française et internationale, est décédé ce jeudi 26 septembre à son domicile parisien à l'âge de 86 ans, a annoncé à l'AFP le gendre de l'ancien président. Les hommages ont afflué aussitôt après l'annonce du décès de celui qui présida la France pendant douze ans (1995-2007), apogée d'une vie toute entière consacrée au pouvoir, avant d'affronter la maladie pendant de longues années. 

"C'est une part de ma vie qui disparaît aujourd'hui", a commenté Nicolas Sarkozy, son successeur immédiat à l'Élysée, tandis que François Hollande saluait "un combattant" qui "avait su établir un lien personnel avec les Français". 

Emmanuel Macron a prononcé une allocution télévisée en hommage à son prédécesseur. Le chef de l'État a renoncé à se rendre à Rodez, où il devait lancer le débat national sur les retraites, dans la soirée. Après douze ans à l'Élysée, dont cinq en cohabitation avec le socialiste Lionel Jospin, le bilan de Jacques Chirac fait apparaître des points forts (diplomatie, mémoire), mitigés (sécurité) et négatifs (économie, précarité). 

La responsabilité de l'État dans la déportation des Juifs

Voulant réconcilier les Français avec leur passé, Jacques Chirac a reconnu, dans un discours au Vel d'Hiv en 1995, la responsabilité de l'État dans la déportation des Juifs. Il a instauré une journée commémorative de l'abolition de l'esclavage (10 mai) et aligné les pensions des anciens combattants coloniaux sur celles de métropole. 

Priorité sur l'emploi

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Dès 1995, Jacques Chirac met la priorité sur l'emploi. Son mandat démarre à 11,3% de chômeurs, avec un pic à 12,2% en 1997, puis une décrue en décembre 2006 à 8,6%, meilleur taux depuis juin 2001. La dette s'aggrave : 64,6% du PIB fin 2006, 9,5 points de plus qu'en 1995. 

Les prélèvements obligatoires passent de 42,7% en 1995 à 44% en 2006, même s'il a abaissé les impôts sur le revenu de 20% (son engagement était de 30%). Son mandat se termine sur une petite croissance de 2% en 2006, à la traîne en Europe. 

Les grèves contre les réformes de Juppé

Élu sur le thème de la "fracture sociale", Chirac a commencé son premier mandat avec des grèves et manifestations géantes contre les réformes Juppé, notamment sur les retraites qu'il parviendra néanmoins à réformer en 2003 (loi Fillon). 

Autre crise majeure : les émeutes en banlieue de novembre 2005. D'autre part, la précarité s'est aggravée, illustrée par le problème récurrent des mal-logés, en dépit de l'action volontariste de Jean-Louis Borloo, ministre atypique. 

Service militaire, cigarettes dans les lieux publics

À peine élu, Chirac reprend les essais nucléaires à Mururoa, avant leur arrêt définitif en janvier 1996. La même année, il met un terme au service militaire. La lutte contre l'insécurité routière, érigée au rang de priorité, a sauvé 8.500 vies en quatre ans (- 40%). 

Il a œuvré pour l'interdiction de fumer dans les lieux publics, contre le cancer et pour l'insertion des handicapés. Sa principale opération armée a été en Côte d'Ivoire où la France compte de 3.000 à 5.000 hommes depuis 2003. La dernière d'importance a été au Liban avec le déploiement de près de 2.000 soldats. 

Thème principal de la présidentielle 2002, il en a confié la mise en oeuvre à Nicolas Sarkozy avec un bilan contrasté : crimes et délits ont connu une baisse continue, les violences ont augmenté.                  

Du septennat au quinquennat

Fondateur du RPR en 1976, Chirac est en 2002 à l'origine de la création de l'UMP, parti unique de la majorité qui lui a progressivement échappé au profit de Sarkozy. Après avoir tenté de lui barrer la route ("Je décide, il exécute"), il n'a pu l'empêcher d'en faire une machine de guerre à son service. En 2000, il instaure le quinquennat. Au total, la Constitution aura été révisée 14 fois depuis 1995, record pour un texte qui a connu 22 révisions depuis 1960. 

"Non" à la Constitution européenne

Le "non" français au référendum sur la Constitution européenne, en mai 2005 est l'un des principaux échecs de son mandat, entraînant une panne de l'UE. En revanche, son opposition à la guerre en Irak en 2003 et son engagement pour une plus grande solidarité envers le Sud assoient son autorité internationale. 

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