La Ve République vient de perdre Jacques Chirac. L'ancien président est mort jeudi 26 septembre à l'âge de 86 ans. Instauré en 1958, ce régime connaît pour la quatrième fois le décès de l'un de ses sept présidents élus, après ceux de Charles de Gaulle le 9 novembre 1970, Georges Pompidou le 2 avril 1974 et François Mitterrand le 8 janvier 1996.
Pour que la Nation rende hommage à ses anciens dirigeants, le pouvoir en place prononce en principe un jour de deuil national et peut organiser des funérailles nationales. Ce lundi 30 septembre sera donc jour de deuil national en hommage à Jacques Chirac.
Fait inédit, dès ce jeudi à 21 heures, l'Élysée ouvre ses portes jusqu'à dimanche inclus, afin que les Français qui le souhaitent puissent exprimer leurs condoléances", a annoncé la présidence. Un recueil de condoléances sera mis à disposition dans le vestibule d'honneur de l'Élysée. L'entrée se fera par la porte principale du palais présidentiel, au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré.
Lorsque les précédents présidents se sont éteints, un jour de deuil national a été décrété à chaque fois, trois ou quatre jours après leur mort. Cela avait eu lieu le 12 novembre 1970 pour le général de Gaulle, le 6 avril 1974 pour Pompidou et le 11 janvier 1996 pour Mitterrand. Décrétée par le chef de l'État au pouvoir et signée lors du Conseil des ministres.
Lors d'une journée de deuil national, les administrations peuvent être fermées. Les drapeaux sont mis en berne et hissés à mi-mât sur les bâtiments publics. Cela n'est toutefois pas obligatoire.
Un service solennel sera célébré par l'archevêque de Paris, Monseigneur Aupetit, à midi dans l'église Saint-Sulpice à Paris à l'intention du Président défunt. Plus grande église de Paris, elle accueille les offices catholiques principaux depuis l'incendie de Notre-Dame.
Un décret du 13 septembre 1989 impose quelques dispositions pour les armées : "Lors du décès du président de la République, les drapeaux et étendards des armées prennent le deuil ; les bâtiments de la flotte mettent leurs pavillons en berne".
Des obsèques nationales peuvent également avoir lieu, si le président de la République le décide, en présence des hautes autorités civiles et militaires. Mais Charles de Gaulle et François Mitterrand avaient par exemple expressément refusé la tenue de telles cérémonies.
Néanmoins, des hommages officiels avaient été rendus. Celui rendu à François Mitterrand avait par exemple eu lieu en la cathédrale de Notre-Dame de Paris, lors du jour de deuil national. Aucune dépouille n'a été inhumée au Panthéon. Elles reposent toutes dans le cimetière choisi par le défunt.