Tandis qu'Élisabeth Borne fait en sorte d'apaiser les syndicats avant la présentation de la réforme des retraites dans l'hémicycle, le gauche fourbit ses armes. Une réunion des chefs de la Nupes est prévue demain, jeudi 5 janvier. L'occasion pour la gauche de s'unir ? Elle le souhaite en tous cas, mais la gauche en cette rentrée, c'est un peu comme dans la chanson "Elle aimerait bien, mais elle peut point".
Pourtant, on les voit se démultiplier sur les plateaux de télé et de radio, sur les réseaux sociaux. Clémentine Autain affirmait encore hier sur France inter que "depuis 40 ans, nous vivons dans le néolibéralisme et l'austérité budgétaire". Jean-Luc Mélenchon promet de son côté que "ça va chauffer en janvier". En résumé, le communiste Fabien Roussel, le socialiste Olivier Faure, les écolos… tous sont remontés contre le gouvernement et la réforme des retraites.
Pour se faire entendre, ils se font entendre. Mais pour se montrer unis, c'est plus compliqué. C'est étrange, plus l'occasion est belle pour la gauche, moins ils savent quoi en faire. Dès le départ, la Nupes se présentait comme "la carpe et le lapin", des partis de gauche qui s'unissent pour l'occasion mais qui ne pensent pas pareil sur de nombreux sujets. Ce n'est pas un mouvement comme en avait rêvé Jean-Luc Mélenchon, c'est une alliance. Une alliance, qui rassemble 25% des Français. Un score historiquement bas pour la gauche.
Dans cette alliance, on a La France insoumise, qui n'est plus ce qu'elle était, qui a beaucoup perdu avec sa gestion de l'affaire Quatennens, l'autoritarisme de Jean-Luc Mélenchon et les dissentions au sein de la direction. Même le fidèle Alexis Corbière s'en prend maintenant ouvertement au chef. À cela s'ajoute un PS paumé, avec un Olivier Faure qui pour la nouvelle année imagine un clip dans lequel il joue au Monopoly avec Emmanuel Macron, au "Macronpoly". Le Parti socialiste n'est pas dans les roses, il est aux fraises. Quand on a même pas fait 2% à la présidentielle on reste modeste.
Quant aux écolos, ils refusent d'ores et déjà d'envisager les élections européennes avec les Insoumis. Ils hésitent par ailleurs à voter la loi, bientôt présentée au parlement, sur le développement des énergies renouvelables. Même dans le combat contre la réforme des retraites, ils n'arrivent pas à se mettre d'accord. Les autres partis reprochent aux Insoumis de vouloir faire de la marche du 21 janvier la "marche de Mélenchon". Les uns veulent coller aux syndicats, les autres veulent ne pas entraver le front syndical.