La Première ministre Élisabeth Borne a reçu tous les partis politiques présents au Parlement ce lundi 3 juillet. Ce mardi 4 juillet, c'est au tour d'Emmanuel Macron de s'entretenir avec les maires dont les communes ont été impactées par les émeutes. Le président tente-t-il de reprendre la main sur le terrain ?
L’objectif du président Macron est de comprendre ces évènements d'une part, puis de l'autre, de s’appuyer sur les élus de proximité qui sont sur le terrain. À savoir, ceux qui connaissent bien le tissu social de leur ville, les problèmes des quartiers sensibles, ceux qui ont tous les jours les mains dans le cambouis et qui risquent leurs vies et celles de leurs familles parfois, comme on l’a vu avec le maire de L’Haÿ-les-Roses.
Les maires sont des élus respectueux, mais il y a une bonne chance pour que le dialogue entre eux et le chef de l'État soit franc, car Emmanuel Macron a plus souvent fait sans eux, qu’avec eux. Je me souviens de leur agacement au moment de la suppression des emplois aidés, qui permettaient d'établir un lien entre la ville et les quartiers. L'objectif est effectivement de reprendre la main, l'obligeant à reprendre langue avec les maires, notamment ceux qui ont été très éprouvés au cours de ces derniers jours.
La banlieue, c’est un sujet qu’Emmanuel Macron ne connait pas. Pourtant, un rapport sur la banlieue avait été établi par Jean-Louis Borloo en 2018, avant d'être enterré par le gouvernement. L’ancien ministre avait livré, clés en main, 19 propositions que le président avait repoussées d’une phrase cinglante : "ça n'aurait aucun sens que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers, s'échangent un rapport". Une humiliation pour Jean-Louis Borloo, qui prédisait dans ce rapport que la banlieue était un chaudron prêt à s’embraser à la moindre étincelle.
Emmanuel Macron ne connaît pas la banlieue, car il est devenu président sans jamais passer par le terrain. Il n’a jamais été ministre de l’Intérieur, ni ministre de la Ville. Il n'a jamais été député ou élu de terrain. C'est un président qui a uniquement une vision d’en haut et qui pense que l’économie va tout résoudre, que les entreprises et le travail sont la solution à la précarité et au chômage. C’est en partie vrai, mais ça ne résout pas tout.
Pour ce qui est des banlieues, ou même de la ruralité, Emmanuel Macron n’a pas suffisamment de radars et il manque de relais. On voit pourtant combien ces derniers sont nécessaires actuellement. Le chef de l'exécutif est donc en apprentissage, car la banlieue représente une terre inconnue pour lui. Outre le sujet de l'éducation, avec la mise en place par Jean-Michel Blanquer de classes de primaires dédoublées en ZEP, il n’a pas pris le sujet à bras-le-corps. Sur l'aspect régalien et la sécurité, il est flottant.
À la mort de Nahel, il s'est rapidement exprimé, en disant que le geste du policier était "inexcusable" et "inexplicable". Après son passage à la cellule de crise, il a plutôt l'air d’improviser sur les méfaits des jeux vidéo et des réseaux sociaux, un argument un peu court.
Il a de la chance d’avoir deux ministres puissants : Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui a été intransigeant sur la faute du policier et intransigeant sur les violences, et Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, qui est venu à chaque fois rappeler la loi. Mais dans le contexte de violences qui agite notre pays, depuis les Gilets jaunes, il manque à Emmanuel Macron d’être le président de la sécurité.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte