ÉDITO - 2027 : "Laurent Wauquiez a toujours eu en tête la présidentielle", selon Alba Ventura

Dans les colonnes du "Point", Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, estime qu'il faut en finir avec "la décadence française". Pose-t-il les jalons de sa future campagne présidentielle ?

Laurent Wauquiez, le 6 décembre 2018

Crédit : ERIC PIERMONT / AFP

ÉDITO - Laurent Wauquiez prépare-t-il sa campagne présidentielle ?

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Après s'être fait discret, Laurent Wauquiez estime qu'il faut en finir avec "la décadence française", dans les colonnes du magazine Le Point. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes semble prêt à poser les jalons de sa campagne présidentielle pour 2027, afin de succéder à Emmanuel Macron.

Laurent Wauquiez a toujours eu en tête la présidentielle. En 2022, il n'avait pas d'espace pour candidater, mais il considère que 2027 sera le moment opportun, notamment avec la retraite forcée d'Emmanuel Macron. Il assure même que le scrutin pourrait donner raison soit à Marine Le Pen, soit lui. Ce qui justifie le ton assez énergique de son interview.

Très à droite, le sujet de Laurent Wauquiez, ce qu'il appelle la décadence française, c'est le déclassement du pays. Selon lui les mandats d'Emmanuel Macron n'ont pas été une catastrophe, puisqu'il a fait baisser le chômage, il a redressé l'apprentissage, tout en tenant un discours pro-business pour que les entreprises ne quittent pas la France.

Pourtant, il n'a pas stoppé la décadence, car les services publics ne sont pas efficaces, l'école n'est pas au niveau. Laurent Wauquiez estime presque que la France était en proie à un effondrement des valeurs, à l'image de Mai-68, et qu'il est l'homme qui peut redresser la barre.

Une popularité très faible

Étrangement bienveillant avec Emmanuel Macron, quand ses collègues de droite sont pourtant plus durs avec le président. Il pourrait s'agir d'une stratégie pour cueillir l'électorat de Marine Le Pen, d'Éric Zemmour, mais surtout celui du président sortant. Pour gagner, il lui faudra l'électorat de droite populaire et l'électorat modéré d'Emmanuel Macron, par conséquent, il ne se présente pas en opposant frontal.

Par exemple, pour la réforme des retraites, Laurent Wauquiez affirme qu'il fallait la faire, mais il dit qu'il s'agit d'une réforme du XXe siècle, alors que la vraie réforme serait de laisser aux gens plus de liberté avec leur départ en retraite. Laurent Wauquiez estime donc qu'Emmanuel Macron n'en a pas fait assez.

Toutefois, Laurent Wauquiez souffre d'une popularité extrêmement faible. L'enjeu pour lui est donc de parler aux Français pour présenter ses idées. Son interview au magazine Le Point sert cet objectif, elle est claire, elle met des idées sur la table. Tout n'est pas nouveau, mais dans le discours qui plaît à la droite, il avance par exemple la suppression des instances indépendantes, comme CNIL ou l'Arcom mais aussi ce qu'il appelle aussi les cours suprêmes : la Cour de cassation, le Conseil d'État, la Cour européenne des droits de l'homme. Il souhaite les supprimer, car ce sont des contre-pouvoirs qui empêchent de gouverner selon lui.

Laurent Wauquiez a le soutien d'une partie des Républicains. Le problème, c'est qu'il flotte autour de lui l'idée qu'il n'est pas sincère, qu'il sonne faux. Il faut qu'il invente le Wauquiez qui est en accord avec lui-même, et pour ça, il lui reste trois ans.

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