C'est fou de voir avec quel talent le gouvernement réussit à se prendre les pieds dans le tapis et à faire une publicité magistrale aux groupuscules d'extrême droite. Samedi 6 mai, à Paris, 600 militants d'un groupe identitaire ont manifesté. Croix celtiques, têtes masquées, ce n'était pas beau à voir.
Cette manifestation a suscité beaucoup de réactions. Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, s'en est expliqué. Il a fait valoir que cette manifestation était autorisée, parce qu'elle ne présentait pas de danger particulier, pas de risque à l'ordre public. Ce genre de manifestation a déjà eu lieu les années précédentes.
Le préfet a également indiqué qu'en février dernier, il avait interdit une manifestation de ce type. Une interdiction qui avait été annulée par la justice, justement parce qu'il n'y avait pas de risque à l'ordre public.
Lundi 8 mai, Élisabeth Borne va dans le sens du préfet. Elle est extrêmement choquée par les images, mais elle dit : c'est aussi notre démocratie de garantir le droit à manifester, et il n'y avait pas de motif pour interdire cette manifestation. Et alors hier, mardi 9 mai, Gérald Darmanin, dans un magnifique salto arrière, annonce qu'il va demander au préfet d'interdire désormais toutes les manifestations de l'ultradroite. "Nous laisserons les tribunaux jugés" dit-il. Donc, on est dans un état de droit, mais on va interdire systématiquement. C'est du "en même temps" très acrobatique.
On ne peut pas dire état de droit un jour et l'inverse le lendemain. Ou bien il faut dissoudre tous ces groupes d'ultradroite et on en parle plus. Mais tout ce cinéma franchement... Pour vous dire la vérité, je n'ai pas envie de voir ces gens-là défiler dan