Le président Macron était lundi 8 mai à Lyon au mémorial de la prison de Montluc pour honorer la mémoire de Jean Moulin, l'une des grandes figures de la Résistance. C'était à la fois un hommage et un discours politique. Mais c’est assez classique, il y a toujours une double lecture dans les commémorations. Les discours d’hommage trouvent toujours un écho politique, surtout lorsque la situation est compliquée.
Alors c’était évidemment un discours de chef d’État, un hommage institutionnel de la Nation au parcours de Jean Moulin et à toutes les figures de la Résistance, avec cette idée forte qu’il faut préserver cette mémoire, la perpétuer, parce qu’on vit les dernières années de nos anciens combattants et de nos résistants.
Et comme l’a dit Emmanuel Macron : "La justice ne suffit pas". Au-delà des procès, le président a évoqué celui de Klaus Barbie. Il faut continuer de raconter et d’expliquer la Barbarie nazie.
Mais c'était aussi un discours politique. Quand on convoque l’esprit de résistance, l’unité, la République, il est facile de transposer avec l’actualité. Ce n’est pas par hasard qu’Emmanuel Macron reprend les mots de Jean Moulin et de Marc Bloch à propos de la République "qui n’est ni mauvaise ni néfaste. Elle est nécessaire, vitale et juste".
C’est précisément la réponse qu’il fait à Jean-Luc Mélenchon qui avait scandé dans la manifestation du 1er mai "à bas la mauvaise République". Pour Emmanuel Macron, ce discours c’est une occasion de remettre en perspective les valeurs de la République, l’État de droit, les institutions. Et quand il évoque le Conseil national de la Résistance, mis en place par le général de Gaulle, vous imaginez bien que c’est aussi pour faire exister son Conseil national de la Refondation, dont on ne sait pas bien d’ailleurs ce qu’il fabrique !
Chaque Président a la tentation d’aller puiser dans le récit national à travers des commémorations
Alba Ventura
Cette commémoration tombe-t-elle donc à pic ? Jean Moulin, c’est un peu comme le plateau des Glières pour Nicolas Sarkozy. Vous vous souvenez, l’ancien président avait décidé de faire de ce haut lieu de la Résistance, un rendez-vous avec la Nation. Pour Nicolas Sarkozy, c'était un lieu, pour Emmanuel Macron, c'est une personnalité.
Là encore, il faut lire entre les lignes. Jean Moulin, c’est l’homme qui ne lâchait rien. C’est la torture qui l’a arrêté, mais à chaque épreuve il allait de l’avant. Bien sûr, il ne s’agit pas de comparer. Mais chaque Président a la tentation d’aller puiser dans le récit national à travers des commémorations. Ça leur donne le sentiment de se ressourcer, de revenir aux bases, surtout lorsque la société gronde.
Les commémorations, Emmanuel Macron ne compte pas s’en priver d’ici la fin de son mandat. Il a déjà inscrit à son agenda : le 6 juin 2024 pour les 79 ans du débarquement en Normandie, et le 8 mai 2025 pour les 80 ans de la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte