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Laurent Wauquiez, le 6 septembre 2025
Crédit : Bastien Ohier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Les municipales seront-elles le laboratoire de la recomposition de la droite ? Comme lors des élections législatives de 2024 où Les Républicains avaient refusé de participer au front républicain contre le RN, Le parti a désigné son ennemi pour les élections municipales des 15 et 22 mars prochain : la France insoumise, "le premier danger pour la République", selon Laurent Wauquiez.
Invité de TF1 ce mercredi 3 décembre, le chef des députés LR a indiqué que dans l'hypothèse où un candidat de la France insoumise est au second tour et qu'il n'y a aucun candidat Les Républicains, "nous appellerons à voter tout sauf LFI", a-t-il lancé. "Cela veut dire voter blanc, ça veut dire voter pour ceux qui sont en face, quel que soit le parti. Je ne peux pas être plus clair", a-t-il précisé.
Ces déclarations ouvrent la voie à la multiplication des alliances aux élections municipales avec le Rassemblement national pour faire barrage à la France insoumise. Tout en venant semer le trouble au sein du parti, puisque Bruno Retailleau a, lui, dénoncé "l'ADN socialiste" du Rassemblement national sur Sud Radio.
Cette stratégie du cas par cas crée des dissensions au sein du parti. "Certains de nos soutiens ne veulent pas aller vers le RN, cela se voit très bien dans les sondages. On peut le déplorer, mais on peut aussi le voir comme une chance pour un projet porté ni par la gauche, ni par les macronistes, ni par le RN", explique une élue LR dans Le Figaro. Un sénateur Les Républicains se dit, lui, plus pragmatique. "L'union des droites se fait déjà dans les urnes", constate-t-il auprès de RTL.
Dans les faits, cette dualité a notamment pris forme à Marseille. Ancienne membre des Républicains, la candidate aux municipales à Marseille, Martine Vassal, fait campagne avec l'étiquette Renaissance. Interrogée sur Sud Radio le 1er décembre sur un éventuel accord programmatique avec le RN au second tour, la candidate avait fini par lâcher : "On verra bien". Une réponse ambiguë qui a déclenché l'ire des macronistes.
Quelques jours plus tard, Martine Vassal a rectifié le tir. "En aucun cas, il n’a été question d’une alliance avec les extrêmes, que j’ai combattus pendant toute ma vie politique !", a-t-elle écrit sur X.
Dans un entretien au site Actu Marseille publié ce mercredi, la candidate Renaissance aux municipales à Marseille a insisté : "On est très clairs dans nos baskets : il n’y a pas d’alliance avec ce que j’appelle le fake national, les représentants du Rassemblement national qui sont des amateurs".
Le parti est aussi traversé par la volonté de ne pas accorder "une seule voix à la gauche". En octobre, Bruno Retailleau avait appelé à ne pas voter pour la gauche au second tour d'une législative partielle dans le Tarn-et-Garonne qui avait opposé une candidate PS à un UDR, le parti d'Éric Ciotti, allié du RN. Éric Ciotti, ancien président des Républicains, était parti avec fracas après avoir évoqué la nécessité d'un accord avec le RN pour les élections législatives de 2024.
Les déclarations de Laurent Wauquiez ont d'ailleurs été relativisées au sein de son camp, en vue de la présidentielle de 2027. Son entourage rejette l'idée d'une alliance avec le RN qu'il présente "comme un mariage forcé entre deux partis qui n'en veulent pas", en allusion aux multiples déclarations de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, qui tendent la main aux électeurs de droite mais pas à ses dirigeants. "Ce qui est assumé, en revanche, c'est la volonté d'organiser des primaires pour désigner un candidat unique de la droite à la présidentielle", explique cette même source auprès de l'AFP.
Ce flou sur la ligne stratégique à droite est à l'image de celui dans l'esprit des électeurs et des sympathisants de droite. Le 2 octobre, un sondage Odoxa pour Le Figaro évoquait l'échéance électorale ultime : la présidentielle de 2027. En cas de qualification au second tour l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon susciterait davantage un "vote barrage" que Marine Le Pen ou Jordan Bardella.
Un mois plus tard, une autre étude d'Odoxa pour Le Figaro, plus des trois quarts des Français (78%) se disent ainsi attentifs aux scrutins locaux. Quant aux électeurs LR, autant se déclaraient favorables à une alliance avec le RN, qu'avec le camp présidentiel.
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