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Le Premier ministre Édouard Philippe
Crédit : THOMAS COEX / POOL / AFP
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Le gouvernement est sous le feu des enquêtes : commission d’enquête du Sénat, commission d’enquête à l’Assemblée nationale et depuis hier le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la gestion de la crise sanitaire.
Le gouvernement a-t-il du souci à se faire ? Tous les ministres en parlent et redoutent ces moments, qu’ils soient visés ou pas. Cette angoisse est à la fois politique et pénale. Politique, par peur de voir les sénateurs et les députés régler leur compte avec la majorité. Pénale parce qu’avec une soixantaine de plaintes certaines pourraient aboutir sur des procès.
Mais il y a vraiment un risque de condamnation ? Nous n’en sommes pas là, nous en sommes vraiment très loin même. Les instructions vont être extrêmement longues. Plus aucun ministre ne sera en fonction, si cela va jusqu’à un tribunal ou devant la cour de justice de la République.
Un certain nombre, fait remarquer un ministre en pointe sur ces questions, sont l’expression d’une colère. De la colère d’avoir perdu un proche de la Covid-19, dans des conditions très dures, sans pouvoir lui rendre visite. C’est aussi ça qui s’exprime dans ce nombre record de plaintes.
Est-ce que ce risque pénal pousse le gouvernement à la prudence ? L’entourage d’Edouard Philippe assure que non… La judiciarisation est une tendance de la société, elle est intégrée. Le Premier ministre n’a rien à cacher et rien à se reprocher. Dire, comme l’a fait Philippe de Villiers, qu’Édouard Philippe gère son risque juridique par excès de prudence n’a aucun sens pour ses conseillers. De toute façon "quand on gouverne, explique un ministre, il faut s’extraire du risque juridique sinon on ne fait plus rien".
Mais il y a aussi les commissions d’enquête au Parlement. Un autre ministre résume l’état d’esprit et les craintes de l’exécutif : "Une commission d’enquête doit servir à analyser ce qui a fonctionné et ce qui a dysfonctionné dans le pays, là elles vont être utilisées pour des mises en cause personnelles." "Ils veulent trouver des coupables plutôt que des solutions", pointe encore ce ministre.
Les Républicains et les socialistes vont régler leurs comptes, car ils ont aussi été accusés par l’exécutif d’être responsables de la pénurie des masques. Loin de leur seul rôle de contrôle, les commissions d’enquête au Sénat et à l’Assemblée nationale donneront lieu à une bataille politique et des règlements de compte croisés. Ça risque de se voir…
Et il ne faut pas oublier la commission indépendante qu’a annoncée l’Elysée. Cette initiative-là laisse beaucoup plus perplexe, jusque dans les rangs dans la majorité. Même si cette commission impartiale, selon les mots d’un conseiller d’Emmanuel Macron, est peut-être intéressante. Avoir une expertise et un regard extérieur avec comme seul but d’améliorer les choses. Elle restera entachée du soupçon d’être là uniquement pour blanchir le gouvernement. Pour expliquer, comme l’a écrit le New York Times, que la France a eu les bons réflexes et que les français sont assez ingrats.
Autant vous dire tout de suite que, même si cette commission est passionnante, elle aura moins d’écho que l’audition dans les jours qui viennent de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé surnommé le croque-mort par des ministres, ou de Didier Raoult, surnommé le fada de le chloroquine.
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