Violences policières : "Il n'y a pas d'augmentation des violences", affirme un sociologue
INVITÉ RTL - Christian Mouhanna, sociologue chercheur au CNRS et spécialiste des questions de violence et de sécurité publique, revient sur les affaires de violences entre police et population.

Cette violence, très visible sur les réseaux sociaux, notamment grâce à la diffusion de vidéos explicites, a lieu au moment où le Parlement se prononce sur le bien-fondé de la diffusion d'images mettant en cause nos forces de l'ordre. Y a-t-il davantage de violences aujourd'hui en France ou est-ce un effet de loupe dû à la diffusion permanente de ces images ?
Pour Christian Mouhanna, sociologue chercheur au CNRS et spécialiste des questions de violence et de sécurité publique, "si on parle des violences entre personnes, on voit que sur le long terme, on est sur une baisse très forte", expliquant qu'il y a globalement une baisse des homicides et des violences. "Et c'est la même chose du côté policier. Il y a des violences policières comme il y a des violences commises sur les policiers. Mais on ne peut pas dire qu'il y a une augmentation", expose Christian Mouhanna.
Pour le spécialiste, les récentes affaires de violences policières sont "plutôt un effet révélateur dû notamment aux smartphones, au fait qu'on peut dorénavant filmer tout ce qu'il se passe dans la rue."
Moins un société est violente, moins elle est habituée à voir de la violence.
Christian Mouhanna
Il y a tout de même un paradoxe qu'il faut souligner selon le spécialiste. "Moins un société est violente, moins elle est habituée à voir de la violence. Donc dès qu'on voit un événement violent, par contre coup, on est beaucoup plus choqué," explique le sociologue.
De plus en plus de personnes concernées
Entre l'évacuation violente d'un camp de migrants, l'arrestation du producteur Michel Zecler, ou encore les images du policier passé à tabac à Bastille samedi, on est au cœur de ce qui est filmé et qu'on peut visionner en boucle sur Internet. "Cela correspond à un espèce de malaise qu'on a depuis longtemps dans les rapports police-population," affirme Christian Mouhanna.
Le sociologue met en avant "qu'une partie de la population est beaucoup plus contrôlée dans les quartiers plus paupérisés. Dorénavant avec les 'gilets jaunes', avec ce qu'il se passe dans d'autres quartiers, on voit qu'il y a une montée en puissance", argumente le sociologue, expliquant que de plus en plus de personnes se sentent concernées par ces violences. Les réseaux sociaux en sont l'écho.
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