Pédocriminalité : "Il faut poser des questions à ses enfants" pour identifier les agressions, explique une psychologue sur RTL

Deux affaires distinctes de violences sexuelles sur mineurs ont éclaté à quelques jours d’intervalle, rappelant l’urgence d’une prévention active.

À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, une infirmière du service de réanimation néonatale a été mise en examen pour des attouchements sexuels sur des bébés, tandis que dans l’Hérault, une Atsem a été mise en examen et placée en détention provisoire pour des faits similaires, visant au moins neuf enfants âgés de 3 à 4 ans.

Ces faits ravivent une réalité glaçante : toutes les trois minutes, un enfant est victime d'agression sexuelle en France. Pour Laure Westphal, docteure en psychopathologie, enseignante à Sciences Po et invitée de RTL ce samedi 2 août, ces affaires doivent inciter à une prise de conscience collective.

"La parole se libère du côté des femmes et des enfants. Il s'agit de se saisir de ce genre d'occasions tragiques pour aller à la rencontre des enfants, dans des mots qui correspondent à leur âge. Il faut en parler et ne pas mettre un couvercle dessus. Plus tôt on en parle, mieux c'est pris en charge", a-t-elle expliqué.

Selon Laure Westphal, certains comportements peuvent alerter : "l’hypersexualisation, lorsque l’enfant reproduit des gestes qu'on lui a fait faire ou quand il dessine des choses qui ont trait à la sexualité alors que ce n'est pas de son âge. D’autres enfants, à l’inverse, peuvent se refermer, devenir mutiques, faire des cauchemars ou avoir peur de tout."

Il faut également "poser des questions simples" : "Est-ce que quelqu’un t’a déjà fait du mal ? Est-ce que quelqu’un t’a touché à un endroit que personne ne doit toucher ? Est-ce que tu te sens en sécurité là où tu es ?", poursuit la spécialiste. Une prévention qui doit démarrer, selon elle, dès les premiers temps de la socialisation.