Le 5 octobre 2017, The New York Times publie une enquête qui va mener à la chute d'Harvey Weinstein, et le mouvement "Me Too" s’apprête à gagner la planète entière. Le 7 octobre 2017, Ronan Farrow publie dans le New Yorker, un article sur lequel il aura planché pendant dix mois, recueillant les témoignages de 13 victimes. Ce même jour, The New York Times publie la deuxième partie de son enquête.
Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Rosanna Arquette et d’autres encore, racontent leur agression par Harvey Weinstein. En France aussi, la parole se libère au sujet de Weinstein, par les voix d’Emma De Caunes, Léa Seydoux, Judith Godrèche et Marlène Jobert, la mère de la comédienne Eva Green.
Bientôt, l’affaire devient planétaire. Les témoignages affluent, encore et encore. Léa Seydoux, Emma de Caunes, Eva Green, Uma Thurman, Salma Hayek… La liste est longue. Sur Twitter, l’actrice Alyssa Milano relance le #MeToo ("Moi aussi", en anglais) créé en 2007 par l'activiste américaine Tarana Burke. Petit à petit, la parole se libère. Le hashtag regroupe les témoignages de femmes harcelées sexuellement, des témoignages par centaines, et bientôt par milliers.
Le fait de pouvoir être entendue, ça permet de continuer sa vie
Nicole Bacharan
La société a considérablement changé depuis la libération de la parole. "Même si c'est vrai qu'on se dit qu'il peut y avoir de la délation, des vengeances, des accusations injustes, il faut aussi prendre l'autre pan des choses, c'est que toutes les femmes qui témoignent disent : 'J'y pense tout le temps, je ne peux pas m'en défaire, ça a changé toute ma vie dans un mauvais sens'", démarre Nicole Bacharan, historienne et politologue, spécialiste des États-Unis.
"Et le fait de pouvoir le dire, de pouvoir être entendue, ça permet de continuer sa vie. Donc, il ne faut pas perdre de vue qu'il peut il y avoir de vraies injustices et ça c'est odieux, mais qu'il peut y avoir aussi tout un pan sombre de la vie, essentiellement des femmes, qui doit être mis à la lumière", poursuit la co-autrice avec Dominique Simmonet, des Grands jours qui ont changé l'Amérique.
"Le mouvement MeToo est un mouvement lumineux, dans le sens où il a permis à des anonymes aussi de prendre la parole dans la foulée de personnalités. Parce qu'une personnalité qui parle, ça aide aussi des personnes plus anonymes à s'exprimer. C'est un mouvement vertueux qui a considérablement changé le visage de la société aussi", renchérit Flavie Flament dans Jour J.
"Ça continue d'avoir lieu dans tous les milieux, dans les entreprises, dans le sport, dans les médias, la politique, les églises (...) il n'y a pas de milieux qui ne soient pas touchés par la libération de la parole", analyse Nicole Bacharan. "On ne peut pas en faire un mouvement parfait, admirable, où il n'y a pas d'abus, c'est pas vrai du tout, mais c'est vrai que ça change la société", poursuit-elle dans Jour J.
Mais, peut-on aussi dire que le mouvement a créé des scissions entre les femmes et les hommes, affaiblis certains mouvements, en a radicalisé d'autres et ne permet pas aujourd'hui un dialogue nécessaire à la défense de ses sujets ? "En tout cas, aux États-Unis, malheureusement, j'ai envie de répondre oui. Il y a une grande méfiance entre les hommes et les femmes. Grosso modo, les hommes sont tous des prédateurs et les femmes toutes des victimes", reconnaît Nicole Bacharan.
Tous les jours dans Jour J, de 20h à 21h sur RTL, Flavie Flament vous fait découvrir les grands moments d’actualité qui ont marqué la mémoire collective.
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