Nous parlons là d'un "bas de laine" qui concerne 9 à 10 millions de salariés en France selon la Dares, soit un salarié sur trois. Là, c'est la double peine : nous partons sur une année blanche suivie d'une année vide et, du côté capital, le portefeuille est en train de fondre comme neige au soleil.
Pourquoi une année blanche sur les versements ? Car l'ordonnance adoptée jeudi 25 mars autorise les employeurs à décaler le versement des primes d'intéressement et de participation au 31 décembre de cette année. Habituellement, c'est en ce moment que nous les touchons.
L'idée, nous l'avons compris, c'est d'alléger la trésorerie des entreprises. Mais cela veut dire que nous avons touché notre dernière prime en avril-mai 2019 et que nous risquons de toucher la prochaine en décembre 2020. Cela fait 18 mois sans prime : c'est ce que j'appelle une année blanche.
La somme ne sera pas moins importante. La bonne nouvelle, c'est que la somme qui était prévue sur l'exercice 2019 sera maintenue même si nous nous retrouvons en pleine crise économique. Car nous parlons donc des résultats de 2019, qui a été une année plutôt bonne pour les entreprises.
Et d'ailleurs, avec la loi Pacte du gouvernement qui a simplifié cette procédure, vous avez justement beaucoup de PME et de TPE qui ont pu mettre en place un système d'épargne salariale. Nous avons vu le nombre de bénéficiaires augmenter par exemple de 3% avec près de 20 milliards d'euros distribués aux salariés.
Mais en 2021, ce sera la douche froide : les primes s'appuieront cette année-là sur les performances des entreprises au cours de l'année 2020. Mais nous avons tous compris que nous allons avoir une année noire où aucun objectif ne sera atteint, et les sociétés vont surtout s'efforcer de rester en vie.
Car cet argent est beaucoup utilisé par les Français. À ce titre, l'épargne salariale va être essentielle pour faire redémarrer la consommation et le marché immobilier par exemple. En 2018, selon l'Association française de la gestion financière, 161.000 foyers ont débloqué leur épargne salariale pour financer des projets personnels, notamment l'achat d'une maison. Ils ont débloqué en moyenne 11.900 euros, ce qui n'est pas négligeable sur un apport ou des travaux.
Le souci c'est que, souvent, cette épargne salariale est investie en actions alors que, en ce moment, les marchés boursiers dégringolent depuis janvier : le portefeuille de l'épargne salariale, c'est vraiment un ascenseur émotionnel. Surtout que 55% des salariés effectivement choisissent les profils de déplacement dynamique. C'est-à-dire le placement à risques largement investi en bourse.
Et depuis le début de la crise, les portefeuilles d'épargne salariale ont perdu entre 15 et 20% de leur valeur en moyenne. Donc oubliez cet argent pour l'instant et ne débloquez pas cette épargne. Souscrivez plutôt à un prêt bancaire si vous avez besoin de faire des travaux et répétez-vous ce vieil adage boursier : "Tant qu'on n'a pas vendu, on n'a pas perdu".
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