Jusque-là, il était entré dans l'histoire du football français comme le fossoyeur du PSG, un soir d'avril 2014, en quarts de finale de Ligue des champions avec Chelsea. Entré en jeu à la 66e minute au match retour, Demba Ba avait inscrit le but du 2-0 suffisant pour les Blues à la 87e minute, alors que le Paris de Laurent Blanc pensait avoir fait le plus dur à l'aller en s'imposant 3-1.
Demba Ba est désormais bien plus qu'un simple footballeur (sur le déclin à 35 ans) aux yeux des amateurs de ballon rond comme du grand public. Remplaçant au coup d'envoi dans les rangs stambouliotes, c'est lui qui a le premier pris la parole pour s'adresser à l'arbitre principal du match PSG-Basaksehir, avant de pousser ses partenaires à rentrer aux vestiaires, et d'être écouté.
"Vous ne dites jamais 'ce Blanc', vous dites 'celui-là', alors quand vous parlez d'un homme noir, pourquoi dites-vous 'ce Noir' ?". Ces mots à l'encontre du Roumain Ovidiu Hategan, les yeux dans les yeux, tournent en boucle depuis l'interruption de la rencontre, mardi 8 décembre au Parc des Princes pour protester contre des propos du quatrième arbitre, qui a utilisé le terme "negru" ("noir" en roumain) pour désigner l'entraîneur assistant du club turc.
Figure centrale des incidents du Parc des Princes, le Franco-Sénégalais - il est né à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine, le 25 mai 1985 - n'en est pas à son premier engagement. Dès l'été 2018, alors qu'il jouait pour le club chinois de Shanghai Shenhua, l'attaquant international (22 sélections, 4 buts avec le Sénégal) avait publiquement accusé un adversaire chinois de racisme, avant de retwitter des messages de soutien et de lutte contre la xénophobie.
Plus récemment, fin novembre, il avait comme Antoine Griezmann ou Kylian Mbappé réagi au tabassage d'un producteur noir par des policiers à Paris, dont trois ont été mis en examen pour des violences volontaires de nature raciste. "Pour quelqu'un qui vit la situation du pays de l'extérieur, je ne vois aucune issue à ces problèmes. Désolé de mon pessimisme... Malgré tout, il faut continuer à se battre pour faire changer les choses", avait-il twitté, dans la continuité de son appui au mouvement Black Lives Matter.
Ces derniers mois, Demba Ba a aussi affiché son soutien à la minorité ouïghoure de Chine ou aux Rohingyas de Birmanie, autre ethnie de confession musulmane en butte aux persécutions. En France, il a apporté son appui à BarakaCity et au Comité contre l'islamophobie (Ccif), accusés par les autorités françaises de propager des idées prônant l'islam radical, et dissoutes après l'assassinat du professeur Samuel Paty.
Pour faire avancer les causes qui lui importent, celui qui n'a jamais joué en France chez les professionnels mise sur le soutien de ses pairs, souvent peu enclins à s'engager. "Je sais qu'il y a des footballeurs qui veulent se battre pour la justice, qu'ils soient musulmans, bouddhistes, chrétiens, quelles que soient leurs croyances", confiait-il récemment à la BBC.
Si on se rassemble et qu'on parle, les choses changent
Demba Ba
"En tant que sportifs, nous avons un pouvoir que nous ne connaissons pas, estime-t-il. Si on se rassemble et qu'on parle, les choses changent". Des propos qui apparaissent aujourd'hui prémonitoires dans la bouche de l'ancien joueur de Rouen en CFA, Mouscron en Belgique, Hoffenheim en Allemagne, West Ham, Newcastle et donc Chelsea en Angleterre ou encore Besiktas avant Basaksehir en Turquie.
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