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2019 : l'année où la France a décidé de dire "stop" aux féminicides

DANS LE RETRO (2/3) - Samedi 23 novembre, 150.000 personnes ont défilé en France contre les violences sexuelles et sexistes selon le collectif #NousToutes. Une marche féministe qui clôt une année marquée par la lutte contre les violences faites aux femmes.

49.000 personnes ont manifesté samedi 23 novembre contre les violences faites aux femmes.
Crédit : Alain JOCARD / AFP
Marie Zafimehy
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Le 6 janvier. C'est la date à laquelle a été recensé le premier féminicide de 2019 : celui de Monica, 29 ans. Depuis, 146 noms se sont ajoutés à la liste, entraînant chaque fois une indignation un peu plus forte que le précédent. Un macabre décompte qui, malgré les insatisfactions des associations, a déclenché cette année en France une nécessaire prise de conscience autour du fléau des violences conjugales.

Sarah, Clothilde, Sylvie, Patricia : le nom de toutes ces femmes victimes de leur conjoint ou de leur ex sont répertoriés depuis le 1er janvier sur la page Facebook du collectif "Féminicides par compagnon ou ex". Commencé en 2012, le travail de ce collectif gagne en notoriété le 8 mars 2019 avec la Journée internationale pour les droits des femmes, raconte Le Parisien

À cette occasion le collectif féministe #NousToutes décide de mettre en lumière ce compteur "devenu une référence", explique la militante Fatima Benomar au journal. Depuis, il poste sur les réseaux sociaux un nouveau message à chaque féminicide décompté en interpellant Emmanuel Macron.

Les familles de victimes se mobilisent

Quelques jours avant le 8 mars, Julie Douib est retrouvée morte, tuée à coups de fusils par son ex-compagnon. La jeune femme, maman d'un petit garçon, avait déposé plainte à plusieurs reprises, notamment pour menaces de mort et violences, sans jamais que son ex ne soit inquiété. Son histoire émeut la petite commune de l'Île-Rousse (Corse) où elle résidait, puis la France entière. Marlène Schiappa, elle-même prend la parole pour dénoncer les dysfonctionnements ayant mené à ce 30ème féminicide de l'année 2019.

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Les proches de Julie Douib, dont son père Lucien, se mobilisent encore davantage pour alerter l'opinion publique et le gouvernement au sujet des féminicides. Le 29 juin ils publient avec d'autres familles de victimes une tribune intitulée "Protégez-les !" dans Le Parisien, premier appel d'une longue série. 

S'en suit le 6 juillet un rassemblement auquel participent entre 1.000 et 2.000 de personnes à Paris dont l'actrice Muriel Robin qui en appelle à Emmanuel Macron. À cette date, 76 femmes sont déjà mortes tuées par leur conjoint ou leur ex. Deux jours plus tard, Marlène Schiappa annonce la tenue d'un Grenelle des violences conjugales.

Un Grenelle pour la forme

Le Grenelle, qui s'ouvre le 3 septembre, donne le coup d'envoi de trois mois de discussions et débats autour des violences conjugales. Son objectif : aboutir à une série de mesures censées enrayer le fléau des féminicides qui touche la France. Les familles de victimes se saisissent de l'opportunité et font leurs propositions dans une tribune publiée sur le site de France Info.

Le 25 novembre, alors que le nombre de féminicides s'élève à 138, Édouard Philippe présente les propositions retenues. Parmi elles : la créations de nouvelles places d'hébergements, la levée du secret médical, retrait de l'autorité parentale des pères violents, ou la reconnaissance du phénomène d'emprise dans le Code pénal.

Malgré ces annonces un point noir persiste pour les associations : le budget. Depuis le début, toutes demandent un milliard d'euros dédiés uniquement à la lutte contre les violences faites aux femmes. Un chiffre loin d'être atteint, dénoncent-elles

L'éveil des consciences

Les calculs ne sont pas bons, mais la mobilisation des associations et l'organisation du Grenelle a le mérite d'avoir réveillé une large partie de la population. Le 23 novembre, la marche contre les violences faites aux femmes réunit 49.000 personnes dans les rues de Paris, et 150.000 partout en France selon le collectif #NousToutes à l'origine de la manifestation.

Un mois plus tard, à la veille d'une nouvelle année et d'une nouvelle décennie, le nombre de féminicides atteint 147 selon "Féminicides par conjoint ou ex", 122 selon le décompte de l'Agence France-Presse. Un chiffre en hausse par rapport à l'année 2018, où selon le ministère de l'Intérieur, 121 femmes avaient perdu la vie tuées par leur (ex-)compagnon.

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