7 min de lecture
La couverture du livre "Le Suppléant", sorti le 10 janvier 2022
Crédit : ISABEL INFANTES / AFP
C'est jour de grand déballage pour le prince Harry. Ses mémoires, intitulées Le Suppléant, sortent ce mardi 10 janvier en librairie. Les extraits les plus fracassants du livre ont déjà largement été éventés, contribuant à plomber davantage la popularité du fils cadet du roi Charles III, accusé de salir la Monarchie et d'en faire un business juteux.
Défendus à la télévision, lors de deux interviews, le duc de Sussex juge ses mémoires "nécessaires" pour établir "des faits historiques", ajoutant ressentir désormais du "soulagement". "Après 38 ans à voir mon histoire racontée par tant de personnes avec des déformations et des manipulations intentionnelles, cela m'a semblé le bon moment de me réapproprier mon histoire et de la raconter moi-même", justifie-t-il sur ITV.
Une "histoire personnelle", où il égratigne les médias et sa famille, plus particulièrement son frère ou sa belle-mère, Camilla, aujourd'hui reine consort. Florilège de ce qu'il faut retenir du livre choc du prince paria.
Diana est omniprésente dans Le Suppléant, qui regorge d'anecdotes et de détails historiques. Des petites choses de la vie quotidienne, comme son père, Charles III, qui l'appelle toujours "mon cher enfant", jamais Harry, ou son frère William, qui préfère dire Aaron plutôt que Harry.
Sa mère y apparaît elle quasiment à toutes les pages, même quand le sujet n'a rien à voir. On y apprend, détail intime dans la grande histoire, que la sœur de Diana a donné à Harry et William une mèche de cheveux de leur mère avant leur enterrement. Une mort que Harry met des années à admettre. "Le matin, je me disais 'c'est peut-être aujourd'hui qu'elle va réapparaître. Elle va revenir pour mon anniversaire. Elle ne peut pas disparaître. Elle ne peut pas nous avoir fait ce coup-là'."
Et même à 20 ans, lorsqu'il voit des photos de Diana dans la voiture après l'accident avec aucune blessure apparente, Harry assure "elle avait l'air si vivante". Il confie avoir refait le parcours du tunnel, à Paris, avec son frère, en 2007 pour tenter de réaliser. Mais garde un regret : celui de ne pas avoir vu sa mère dans son cercueil pour avoir une preuve et faire son deuil. C'est la raison pour laquelle il s'est recueilli seul devant le cercueil de sa grand-mère, le 8 septembre dernier.
Harry se veut plus cinglant vis-à-vis de Camilla, nommée "l'Autre femme - avec un grand A", lorsqu'elle fait son entrée dans la famille. On apprend également que ses parents, et même sa grand-mère, l'appelaient dans la vie privée "le suppléant" et William "l'héritier".
(Le jour de sa naissance, son père aurait dit en riant à Diana : "Merveilleux ! Maintenant que tu m'as donné un héritier et un suppléant, mon travail est terminé").
Harry explique ainsi s'être opposé au remariage de son père avec Camilla, craignant qu'elle ne soit une "vilaine belle-mère". Il affirme ainsi que certains détails de conversations privées publiées dans les médias "ne pouvaient avoir fuité que" par elle. Dans son interview donnée à CBS, et diffusée sur M6, le duc de Sussex enfonce le clou.
"Elle était la méchante", lâche le prince sans ambages. Pour lui et son frère, le remariage de leur père allait provoquer plus de mal que de bien. Ils finiront par accepter cette union en voyant le futur souverain heureux. Harry a toutefois cette phrase assassine : "Camilla était moins dangereuse si elle était heureuse".
Dans ses mémoires, le prince Harry dresse aussi un portrait peu flatteur de son frère William. Autrefois très proches, la relation entre les deux frères s'est dégradée au fil du temps. Brouillés, en froid, les deux sont aujourd'hui incapables de se parler.
Le Suppléant démarre d’ailleurs par une scène éloquente. Quelques heures avant les obsèques du prince Philip, Harry a rendez-vous avec son frère et son père dans un jardin à l’abri des regards pour une énième tentative de dialogue. Très vite le ton monte entre les deux frères. Charles, leur père, doit s’interposer : "Ça suffit, s’il vous plaît les garçons, ne faites pas de mes dernières années un calvaire".
Deux ans auparavant, en 2019, une bagarre aurait éclaté entre William et Harry. À l'origine de la dispute : des remarques du prince William envers Meghan, l'épouse d'Harry. L'aîné l'aurait qualifiée d'impolie et de difficile. De là, une altercation aurait éclaté entre les deux hommes, au domicile londonien du prince Harry. Des insultes, puis soudainement Harry raconte : "William m'a attrapé par le col, déchirant mon collier, il m'a fait tomber par terre. J'ai atterri sur la gamelle du chien, qui s'est brisée sous mon dos, les morceaux m'entaillant".
William se serait par la suite excusé, mais quelque chose semble définitivement cassé entre deux frères jadis complices au point de passer du temps ensemble, comme au Lesotho en 2010, avant le mariage de William avec Kate. Une belle-sœur qu'il dit à l'époque apprécier énormément.
Harry dit aussi avoir tué "25 talibans" quand il était pilote d'hélicoptère en Afghanistan. Le fils cadet du roi Charles III a passé dix ans dans l'armée britannique, avec deux déploiements en Afghanistan pendant dix semaines en 2007-2008. Puis comme pilote d'hélicoptère dans le sud du pays de septembre 2012 à janvier 2013. Et faute de pouvoir retourner sur le terrain, il a démissionné en 2015.
Dans son livre, il raconte avoir appris à tuer des ennemis dans le cadre de son entraînement et que cela faisait partie de son travail. Lors de son second déploiement, toujours selon le Telegraph, il explique qu'il pouvait compter le nombre de ses victimes grâce aux caméras embarquées sur son hélicoptère Apache. "Il me paraissait essentiel de ne pas avoir peur de ce nombre. Donc le nombre pour moi, c'est 25. Ce n'est pas un chiffre qui me remplit de satisfaction ni qui m'embarrasse", écrit le prince de 38 ans.
Il explique enfin avoir considéré ses victimes telles des "pièces de jeu d'échecs" retirées de la partie, comme le prévoyait son entraînement. Car il est impossible de tuer une cible "si on la considère comme une personne". "Je m'étais fixé comme objectif, dès le premier jour, de ne jamais me coucher avec des doutes sur le fait que j'avais fait ce qu'il fallait, que j'avais tiré sur des talibans et uniquement sur des talibans, sans civils à proximité", assure-t-il.
Au fil des pages, le duc de Sussex raconte aussi dans le détail son quotidien éprouvant. Celui d'un homme sans cesse traqué par les paparazzi. "Mais comment ils savent ? Comment ils savent tout le temps où nous sommes ?", écrit ainsi Harry page 273. Le prince ne supporte plus d'entendre le moindre clic d'appareil photo.
Ce dernier raconte des scènes incroyables. En 2012, il est attendu par des photographes à la sortie d'une boîte de nuit : 200 clichés seront pris en 10 secondes. Le mot d'ordre, "surtout ne pas les cogner". "Des crapules qui m'ont donné envie d'être partout sauf en Angleterre", commente-t-il. On ne compte plus les occurrences où il doit se déguiser pour ne pas être reconnu, monter dans le coffre d'une voiture, "comme dans un cercueil", écrit-il.
Il s'est par exemple rendu à l'aéroport, pour son voyage de noces, dans un camion de déménagement. Même dispositif pour le jour de la naissance de son fils, Archie. Harry et sa femme Meghan partent pour la maternité cachés dans une fourgonnette banalisée. Dans ses mémoires, Harry raconte aussi ses séances chez le psy, le suppléant qui a du mal à se faire une place et à faire le deuil de sa mère.
Un mal-être qu'il tente d'apaiser avec de la drogue et de l'alcool. Dans le livre, Harry ne tente d'ailleurs pas de dissimuler ses démons. Il raconte des soirées arrosées. Toutes les occasions sont bonnes pour boire : après ses échecs amoureux ou lorsqu’il doit renoncer à combattre en Irak. La situation est trop dangereuse car il est devenu une cible après avoir été repéré. Il boit aussi tout simplement entre amis, comme lors d’une virée à Las Vegas où il finit totalement nu. La photo se retrouve quelques heures plus tard à la une de la presse.
Harry parle aussi de la drogue. La première fois où il se procure de l’herbe, ses amis et lui fument un sac entier. À une époque, en 2015, il roule des joints tout seul le soir chez lui, en évitant que la fumée n'atteigne le jardin de son voisin : le duc de Kent, l’un des très proches de la Reine.
Son premier rail de cocaïne, il le prend lors d’un week-end de chasse. "J’étais un gamin de 17 ans, profondément malheureux, prêt à essayer presque tout et n’importe quoi pour m’extraire de cette torpeur", écrit-il page 114. Sans oublier les champignons hallucinogènes de toutes sortes, avec la poubelle des toilettes qui se transforme soudain en monstre géant.
Harry raconte aussi ses frasques sexuelles, comme son dépucelage par une femme plus âgée lorsqu'il avait 17 ans, derrière un pub, ou lorsque son pénis a gelé au cours d'une expédition au Pôle Nord. L'adolescent souffrait le martyr, se demandant quelle crème choisir pour soulager ses douleurs, ou comment aller voir un médecin sans que la presse le sache.
Un grand déballage qui permet aussi d’entrer dans l’intimité de la famille royale britannique et de connaître le fonctionnement du Palais de Buckingham.
FOCUS - Harry : les coulisses d'un business
00:24:48
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte