Un café est aussi appelé un bistro. Un bistro, qu'on peut écrire avec un "o" à la fin ou "ot" pour les férus d'orthographe, est un petit café modeste, sans chichi.
C'est bien moins chic à l'origine au XIXe siècle que le café qui, dans les grandes villes, était plus réservé aux élites et aux intellectuels. Tels le Café de la Paix, le Café de Flore à Paris ou le Café Florian à Venise.
Le bistro, on vient juste y boire des coups rapides, d'où l'origine supposée du mot. Après la capitulation de Napoléon 1er en 1814, Paris est occupé par les Russes. Non pas les oligarques, mais les cosaques. Stationnés dans la capitale, ces derniers aimaient bien aller boire un petit coup dans les cafés, y compris pendant leur service.
N'ayant pas le droit, ils y allaient en douce. Pour ne pas se faire gauler par leurs supérieurs, ils demandaient aux cafetiers de les servir rapidement, en leur criant "vite, vite !". Et vite, en russe, ça se dit "bistra". Amusés par ce mot exotique, certains cafetiers ont rebaptisé leur établissement, et "bistra" devient "bistro". Une plaque sur la façade du restaurant de la Mère Catherine, situé place du Tertre sur la butte Montmartre, en atteste.
Si cette histoire est amusante, elle est sans doute inventée de toute pièce. Celle-ci remonterait donc à 1814. Sauf que le mot "bistro" a pour la première fois été mentionné, dans un livre, en 1884. 70 ans sans aucune trace nulle part de ce néologisme, c'est suspect. Ce qui abonde dans le sens de l'anecdote un peu attrape-touristes.
En fait, l'origine du mot "bistro" est plus à chercher dans nos campagnes et nos patois. Deux origines se font de la concurrence. On dirait un peu un "Intervilles" du vocabulaire. D'un côté, le poitevin "bistraud" : on appelait ainsi un petit domestique d'un marchand de vin et le terme s'est étendu au marchand de vin lui-même. D'ailleurs, à la création de ces cafés, "bistro" désignait le lieu mais aussi son propriétaire.
L'autre origine vient du Nord de la France où, quand on mélangeait son café avec un peu d'alcool comme du rhum, on appelait ça une bistouille. Ce qui est devenu, par extension, un mot qualifiant un vin bas de gamme comme ceux servis dans les cafés ouvriers. Des vins qui faisaient mal à la tête.
Voilà pourquoi ces bistros étaient aussi surnommés des assommoirs. Donnant ainsi le titre du célèbre roman d'Émile Zola, L'Assommoir. Zola, monument français, comme les bistros, inscrits en septembre dernier au patrimoine culturel immatériel de la France. Alors même qu'une demande a été faite à l'Unesco pour qu'ils intègrent carrément le patrimoine mondial !
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