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Michel Cymes explique pourquoi les cauchemars sont utiles

Faire des cauchemars permet d'évacuer des émotions négatives et d'éventuellement mieux les comprendre.

Une femme pendant son sommeil (photo d'illustration)
Une femme pendant son sommeil (photo d'illustration)
Crédit : DNF-Style Photography/shutterstock.com
Michel Cymes explique pourquoi les cauchemars sont utiles
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Michel Cymes - édité par Thomas Pierre

Le cauchemar est utile. Il sert en quelque sorte à purger notre cerveau de toutes les peurs qui peuvent le polluer. Le cauchemar, c'est une manière de réécrire les choses plus ou moins mal digérées afin de les neutraliser. Il ne faut pas considérer le cauchemar comme la preuve de tout ce qui nous mine, mais comme un moyen de s'en débarrasser. 

Que se passe-t-il exactement dans notre cerveau lorsqu'en plein sommeil, surgit un cauchemar ? Il s'en passe de belles. C'est dans l'hippocampe que ça tourne à plein régime, parce que c'est là que s'écrit le scénario du cauchemar. Et si ce scénario fait peur, c'est pour deux raison. Les responsables sont connus. 
 
Première responsable : l'amygdale. L'amygdale, c'est la zone du cerveau où siège notre mémoire de peur. C'est là que sont stockées toutes les situations qui nous angoissent, que ce soit le fait d'être poursuivi par l'homme invisible, le fait d'être attaqué en pleine nuit dans une forêt ou le fait de se retrouver tout nu devant des milliers de personnes. Pendant notre sommeil, l'amygdale est activée et fournit donc des scénarios avec d'autant plus de facilité que le cortex préfrontal, lui est désactivé. 

Évacuer nos peurs

Ce qui nous amène au second responsable : le cortex préfrontal. C'est la région du cerveau où se détectent les invraisemblances. À partir du moment où il se met en retrait, la logique s'éloigne et les scénarios les plus loufoques et les plus effrayants peuvent s'élaborer. Mais c'est une bonne chose parce que ça permet l'évacuation de nos peurs. Si le cauchemar permet d'évacuer, comment peut-il arriver qu'il se répète ? 

Est-ce le signe d'une évacuation incomplète ? Cela peut vouloir dire qu'on a du mal à se débarrasser de certaines émotions négatives ou que certaines peurs font de la résistance. D'où l'intérêt, si l'on "cauchemarde" trop, de consulter soit son généraliste, soit un psychothérapeute. Au passage, si vous êtes concerné, je vous conseille de noter sur un carnet, au moment du réveil, tous les détails de votre cauchemar. C'est une manière d'exorciser les choses et d'éventuellement les comprendre lorsque qu'on se relit à tête reposée.

Quand faut-il s'inquiéter ?

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Chacun tolère plus ou moins bien les cauchemars qu'il fait. Mais disons que si vous cauchemardez plus d'une fois par semaine, c'est peut-être le signe d'une fragilité qui doit vous inciter à consulter. Mais les choses dépendent aussi d'autres paramètres. À commencer par l'âge : plus on est jeune, plus on fait de cauchemars. Qu'un enfant de 5 ans fasse un cauchemar de temps en temps, ça se conçoit. Mais quand c'est un adulte qui a passé la soixantaine, il ne faut pas exclure qu'il y ait un petit problème.


La science du cauchemar n'en est qu'à ses balbutiements. Elle progresse au fur et à mesure que progressent nos connaissances sur le cerveau et se multiplient les intuitions des spécialistes. Certains d’entre eux avancent que les personnes créatives, notamment celles qui travaillent dans le domaine artistique, font plus de cauchemars que les autres. Raison invoquée : les artistes expriment plus facilement leurs émotions. Mais ce n'est qu'une piste. Rien n'a encore été prouvé.

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