La "digitale détox" ou le sevrage numérique consiste à faire une pause de tout support numérique : "On ne se rend pas compte de l'influence de ces écrans dans notre vie. Il faut bien comprendre qu'il y a un phénomène d'épuisement, à force d'avoir des mauvaises nouvelles diffusées par les réseaux sociaux, notamment sur X, anciennement Twitter. Sans s'en rendre compte, nous sommes beaucoup plus stressés, plus agacés, plus angoissés. Ainsi, une charge mentale négative s'installe, mais aussi un phénomène qu'on appelle le "doomscrolling", qui signifie l'absorption de nouvelles à prédominance négative", explique le docteur Jimmy Mohamed.
Le problème, c'est que les vidéos positives ont également une influence négative sur le cerveau. Pourquoi ? "Parce que vous allez produire de la dopamine. La dopamine, c'est l'hormone de la récompense", dévoile-t-il. En permanence, avec les algorithmes, vous êtes nourri de vidéos qui vous font plaisir, que vous avez pu aimer ou partager : "Lorsque vous voyez une vidéo qui est sympa, vous avez un pic de dopamine. En fonction de ce que vous avez vu, aimé ou partagé, l'algorithme comprend que vous aimez la vidéo. Comme vous venez d'avoir une récompense, vous passez à la vidéo d'après et ainsi de suite pendant une heure. Vous allez donc épuiser votre cerveau à balancer de la dopamine en permanence, ce qui fait qu'en réalité vous n'avez plus de satisfaction", résume Jimmy Mohamed.
Mais c'est loin d'être un challenge facile, les écrans faisant partie de notre quotidien : "Dans les supermarchés, dans les salles d'attente, chez le médecin, dans les transports en commun, et même aux toilettes", précise Jimmy Mohamed. En définitive, nous ne sommes "plus capables de ne rien faire". En permanence, dès que "nous avons un temps mort, et même pour faire caca, nous sommes au téléphone", alerte-t-il. Cet objet est devenu le prolongement de notre main.
Pour réussir une "digitale détox", il faut apprendre à vivre sans. Oubliez donc la télévision, le téléphone ou encore la tablette. Mais peut-on réellement tout couper du jour au lendemain ? La réponse est difficile car les écrans sont des outils de travail. Il est pourtant possible d'accorder moins de temps aux réseaux sociaux : "À titre personnel, j'ai supprimé ces applications et je les réinstalle lorsque j'ai besoin de les consulter. Je peux donc m'accorder une demi-heure pour aller voir ce qui se passe sur TikTok, Instagram, X anciennement Twitter et après je supprime l'application. Comme ça, j'ai le contrôle parce qu'on sait très bien que dès qu'on a un temps mort, les réseaux parasitent notre cerveau", confie Jimmy Mohamed.
Arrêter les notifications est aussi un bon moyen de réduire son temps d'écran : "Vous allez pouvoir vous réapproprier votre temps libre, et aussi prendre plaisir à faire des choses simples comme jouer avec ses enfants, échanger, lire". Quant au téléphone, Jimmy Mohamed conseille de le laisser à sa fonction initiale, comme "au temps du bon vieux téléphone fixe".
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