Cambriolage au Louvre : la procureure de Paris annonce sur RTL que le butin est estimé à 88 millions d'euros

Tout le monde s'accorde pour parler de bijoux "d'une valeur patrimoniale inestimable". Mais la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, met ce mardi 21 octobre un premier chiffre sur le montant du butin du cambriolage au Louvre : 88 millions d'euros, selon la conservatrice du musée. "Cette somme est effectivement spectaculaire, mais il faut bien garder en mémoire que ce préjudice est un préjudice économique (et) qu'il n'a rien de comparable au préjudice historique causé par ce vol", insiste la magistrate.

"Les malfaiteurs ne (gagneront) pas 88 millions d'euros s'ils avaient la très mauvaise idée de dessertir ces bijoux, de les fondre", affirme Laure Beccuau. "Donc on peut peut-être espérer qu'ils réfléchissent à la chose et qu'ils ne détruisent pas ses bijoux sans raison."

Huit bijoux historiques

Si les malfaiteurs ont abandonné derrière eux la couronne de l'impératrice Eugénie, l'épouse de Napoléon III, ils sont parvenus à emporter huit pièces historiques. Parmi elles, le diadème d'Eugénie, qui compte près de 2.000 diamants, et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, dernière reine de France, et d'Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III.

L'historien Vincent Meylan estimait tout de même, ce lundi sur RTL, que ces bijoux étaient "très revendables". Les malfaiteurs "n'ont pas pris les gros diamants comme le Régent qui sont invendables parce que trop gros, trop connus", assurait-il. En revanche, ils ont pris les bijoux avec des pierres de couleurs qu'on peut retailler relativement facilement et qu'on peut revendre sur un marché secondaire (d'occasion)."

"Le diadème de perles de l'impératrice Eugénie, ce sont des grosses perles rondes", indiquait l'historien. "Vous enlevez les perles, vous les montez sur un fil de soie avec d'autres perles, ça vous fait des colliers de perles fines. Je dénie à quiconque la possibilité d'identifier ces perles comme étant les perles du diadème de l'impératrice Eugénie. C'est absolument impossible à identifier."

Des expertises en cours

L'enquête se poursuit. Des expertises sont en cours, explique la procureure de la République de Paris : des prélèvements ont été réalisés sur les objets abandonnés par les malfaiteurs et dans le véhicule porteur de la nacelle qui leur a permis d'accéder à la galerie du Louvre qui abritait les bijoux. 

"Quatre personnes ont été identifiées comme étant présentes sur les lieux", indique Laure Beccuau. Mais les suspects pourraient être plus nombreux : "On peut tout à fait imaginer qu'autour d'eux il y ait tout un tas d'équipes qui les aient aidés à perpétrer ce vol", qui a été "parfaitement préparé".