La crise sanitaire n'est pas terminée. Le virus est toujours là. Et il ne faut pas baisser la garde. Pourtant, vient l'heure des questions sur la gestion de la crise par les politiques, par les scientifiques, par les médias aussi d'ailleurs. C'est aussi l'heure des responsabilités par rapport aux conséquences humaines et économiques.
Des questions, il y en a beaucoup. Certaines sont légitimes, d'autres plus anecdotiques, d'autres enfin sont étouffées par ceux qui se disent qu'ils ont parlé un peu vite et veulent éviter le retour du boomerang. Les scientifiques informent, relayent, décryptent ce qui est parfois difficile à comprendre. Ils le font sur la base de ce que les spécialistes nous donnent comme information.
Il est manifeste que ce qui nous venait de Chine et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au début était loin de la vérité. Cela servira de leçon : il faudra utiliser plus souvent le conditionnel. Mais parmi les questions auxquelles il faudra répondre, il y a aussi le rôle des spécialistes, les vrais, ceux qui ont défilé sur plateaux télé et dans les studios radio.
Certains ont fait l'amer constat que la vérité scientifique, à partir du moment où elle allait dans le sens contraire de ce que les gens voulaient entendre, était au mieux inaudible, au pire source d'une incroyable violence, notamment sur les réseaux sociaux.
Des médecins, professeurs ou pas, réputés, dont certains spécialistes de maladies infectieuses que l'on voyait dans les médias qui ont lancé et signé une pétition demandant l'accès à un traitement dont tout le monde a dit : "Attention, attendons des essais valables", et qui s'avère maintenant, selon un article de The Lancet, non seulement inefficace, mais également dangereux.
Vont-ils avoir des comptes à rendre au Conseil de l'Ordre des médecins ? Le contraire serait étonnant, car tout médecin qui dérape est convoqué pour s'expliquer. Prôner un traitement qui n'a pas fait la preuve de son efficacité dans une indication particulière peut être considéré comme un dérapage. On verra comment le Conseil de l'Ordre répond à cette question.
Les politiques, eux, à longueur d'interviews, sont nombreux à s'être découverts des compétences pour l'infectiologie. A tel point que la parole scientifique devenait inaudible et c'est le politique qui prenait le relais.
Quand le maire d'une grande ville et sa femme ne comprennent pas publiquement pourquoi le chloroquine n'est pas accessible parce que "ça a marché sur nous" et demandent que "tous les Français puissent avoir le choix", on est en droit de poser la question de la responsabilité politique dans un domaine qui doit, théoriquement, rester strictement celui des médecins.
Quand des responsables politiques se servent de la crise pour essayer de faire passer leurs convictions à l'encontre de toutes les recommandations médicales et épidémiologiques, on est en droit de se poser la question si c'est bien là le rôle d'un politique. Si un médecin peut faire de la politique, l'inverse n'est pas vrai.
Et puis il y a les médias. La situation était tellement complexe et les informations tellement changeantes et contradictoires, on peut même parler de cacophonie, qu'on ne savait plus qui croire et à qui donner la parole pour avoir une information fiable et la plus objective possible.
Dans l'énorme majorité des cas, le traitement de cette crise a été sur le plan médical très juste et très informatif, si on exclut ceux qui pour faire du buzz donnaient la parole à des pseudo-experts qui ne représentaient qu'eux-mêmes.
Là aussi, informateurs et relais auprès de l'opinion publique ont appris au fil des mois que certains de ceux que l'on pensait d'une fiabilité et d'une compétence à toute épreuve se sont révélés plus ou moins recommandables sur le plan scientifique.
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