Entre 150.000 et 300.000 personnes, militants syndicaux et "gilets jaunes" ont manifesté mercredi 1er mai dans toute la France, dans une ambiance bon enfant en région, mais plus tendue et confuse à Paris. Des heurts ont éclaté, et des manifestants ont fait brièvement irruption dans un hôpital.
En France, 164.000 personnes ont manifesté, selon le ministère de l'Intérieur, 310.000 selon la CGT. L'an dernier, entre 143.500 (préfecture) et 210.000 personnes (CGT) ont manifesté. Dans la capitale, la mobilisation pour la fête des travailleurs a réuni 40.000 manifestants selon un comptage réalisé pour un collectif de médias par le cabinet Occurrence.
Mais c'est comme si nous faisions du surplace. Ce qui reste de "gilets jaunes" sont toujours là. Après 24 mobilisations, ils étaient très largement visibles dans les cortèges dans les grandes villes de France. Ils n'ont pas disparu. Ce n'est plus le mouvement du 17 novembre et ses plusieurs centaines de milliers de personnes mais ils sont comme autant de cailloux dans les chaussures d'Emmanuel Macron.
Tout indique que le président de la République a déclenché un mouvement dont il ne pourra jamais se défaire. Et puis, il y avait aussi le rouge de la CGT, le noir des blacks blocs. Il y avait ici ou là un peu de vert avec ceux qui militent pour la planète. Les syndicats progressistes comme la CFDT étaient à part.
Cela raconte bien quelque chose : qu'il y avait plus de monde que l'an dernier, de toute évidence. Qu'il n'y a pas de convergence des luttes, le vieux fantasme de l'extrême gauche. Nous avons assisté à une addition d'attentes, de mécontentements et à Paris à de la violence. Moins de violence, je sais, mais c'est la violence encore et toujours qui reste le plus marquant, le plus frappant.
C'est pour ça que je vous dis qu'on ne s'en sort pas. Il n'y a pas d'autres débats que de savoir si les CRS ont été bien employés. Mais cette journée reste-t-elle encore la journée de mobilisation des syndicats ? Ils ont été encore objectivement privés de toute tribune.
Pour la deuxième année consécutive, aucun de leur discours, aucune de leurs revendications n'ont été audibles. Alors que les sujets ne manquent pas. Le "travailler plus" et "plus longtemps", promis par le chef de l'État pour les retraites est un sujet dont il faudrait débattre qu'on soit d'accord ou pas.
Le sujet a été lancé il y a une semaine à peine. D'ailleurs, l'un des seuls faits marquants à été le contraste, encore une fois, entre la rue et les images de l'Élysée. Emmanuel Macron a surjoué la normalité. Comme si de rien n'était. Il a fêté l'apprentissage, la joie, le bonheur et l'accomplissement au travail. La salle des fêtes de l'Élysée, remplie de victuailles, semblait hors du temps.
Il reste une vague impression de bazar
Olivier Bost
Pardonnez-moi d'insister... mais le pouvoir redoutait quand même une journée de fortes violences. On pourrait se réjouir de ce 1er mai si on pouvait se dire qu'on était revenu à une forme de normalité. Mais tout le monde voit bien que ce n'est pas le cas. Un 1er mai normal, ce sont les syndicats qui défilent et c'est tout.
Alors oui, les violences ont été contenues ou sont redescendues d'un cran. Ce n’est pas la chienlit. Mais il reste une vague impression de bazar. Ce 1er mai n'a servi à rien, il est complètement brouillé, illisible. Et ceux qui s'en réjouissent ont tort.
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