"Ca doit changer vite et fort". La campagne de vaccination a débuté depuis une semaine en France, et comparé à nos voisins européens, nous sommes à la traine. Mécontent de ces chiffres, le chef de l'État n'hésite pas à s'exprimer à ses proches, et tape le poing sur la table. L'opposition, quant à elle, ne manque pas de monter au créneau.
Lors de ses vœux présidentiels présentés jeudi 31 décembre, Emmanuel Macron s'est montré clair : "Je ne laisserai pas une lenteur injustifiée s'installer". Cependant, les chiffres ne mentent pas. D'après les données publiées sur le site Covidtracker, chargé de faire le point sur la situation épidémique liée à la Covid-19 en France, seules 432 personnes ont été vaccinées depuis le début de la campagne. À titre de comparaison, l'Allemagne en a déjà administré plus de 130.000, et le Royaume-Uni 900.000.
D'après les informations publiées ce dimanche par le JDD, Macron n'a pas hésité à exprimer son mécontentement en privé. "Nous sommes sur un rythme de promenade en famille, ce n’est pas à la hauteur ni du moment, ni des Français", a déploré le chef de l’Etat. "Moi, je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit. Et j'attends de tous le même engagement. Or là, ça ne va pas (...). Ca doit changer vite et fort et ça va changer vite et fort", s'est emporté le président lors d'échanges téléphoniques.
Le journal hebdomadaire rapporte également l'irritation du chef de l'État, qui juge une bureaucratie et une technocratie trop "tatillonnes".
On assume notre choix éclairé par la Haute Autorité de santé
Un ministre au JDD
Lors du conseil de défense qui a eu lieu en début de semaine, Emmanuel Macron avait déjà exposé sa ligne quant à la campagne de vaccination. "Il a été très clair sur le fait qu'il souhaitait qu'on accélère sur la vaccination", a confié un ministre au JDD. Ce dernier explique en partie la lenteur du processus. "On assume notre choix éclairé par la Haute Autorité de santé de commencer par vacciner en Ehpad, en sachant que ça met plus de temps à démarrer pour des raisons médicales et logistiques. Mais ça ne peut pas être une excuse," a déclaré ce membre du gouvernement.
La lenteur de la campagne de vaccination donne évidemment du grain à moudre à l'opposition. Invité du Grand Jury ce dimanche, l'élu du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella s'est montré cinglant : "On est la risée du monde", a-t-il commenté. Pour l'eurodéputé, le gouvernement a "raté les masques, les contrôles aux frontières (...) et on vaccine en 7 jours 450 personnes. C'est honteux".
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