Depuis le lundi 28 mars et jusqu'au premier tour de la présidentielle le dimanche 10 avril, la rédaction de RTL passe au crible les propositions de chaque candidat. Le sujet du jour n'est autre que les quartiers sensibles, les banlieues. Un sujet d'actualité après la visite d'Éric Zemmour ce mardi 29 mars à Sevran, où il assuré vouloir "éradiquer la racaille".
Dans le programme du candidat de la "droite nationale", il y plusieurs mesures assez fortes comme la présomption de légitime défense pour les policiers ou gendarmes qui utiliseraient leur arme, ce qui colle parfaitement avec le drame récent à Sevran. La police municipale devrait aussi être armée.
De plus, il souhaite instaurer des peines plancher pour tous les crimes et délits, une mesure qui a déjà existé en France. Plus d'aménagement de peines, majorité pénale à 16 ans, expulsion de tous les criminels qui ont la double nationalité. Il souhaite également se servir des aides sociales comme d'un levier en les supprimant pour les délinquants et pour leurs familles et en expulsant des logements sociaux les dealeurs et leur famille également.
De son côté, Valérie Pécresse propose de durcir les peines au sein des quartiers sensibles. Elle souhaite faire d'un délit commis dans ces quartiers une circonstance aggravante. On ne serait donc pas puni de la même façon selon l'endroit dans lequel on commet une infraction. Plusieurs spécialistes assurent que cette proposition ne passera pas le Conseil constitutionnel. Cela n'empêche la candidate de maintenir cette proposition, doubler les peines des les quartiers de reconquête républicaine, un statut pour ces quartiers créé par Emmanuel Macron.
Plus généralement, son programme s'intitule "Remettre de l'ordre dans la rue", avec une "impunité zéro" pour les voyous et les délinquants, plus de moyens pour la police et les gendarmes. Là aussi, une police municipale armée dans les villes de 5.000 habitants, une peine minimale d'un an de prison ferme pour les auteurs d'agression qui s'en prennent aux forces de l'ordre. Elle souhaite également des enquêtes plus efficaces avec des sortes de "brigades coup de poing" dans les quartiers, qui mélangeraient "police, justice et fixe" pour reprendre les territoires abandonnés.
On retrouve ces thèmes et propositions dans le programme de Marine Le Pen qui elle aussi propose des peines plancher. Elle souhaite également une présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes. Elle propose d'élargir le budget de la sécurité et de la justice d'un milliard et demi d'euros par an pour créer plus de postes de policiers et de gendarmes et de personnel administratif. Comme les deux autres candidats cités, elle est favorable à une police municipale armée dans les communes de plus de 10.000 habitants. Pour ces trois candidats de droite, les quartiers riment avec la notion de sécurité. Dans leurs programmes respectifs, on note l'absence de mesures sociales pour les banlieues.
Chez Emmanuel Macron, la banlieue (quartiers sensibles) était l'une des grandes absentes de sa conférence de presse qui s'était pourtant tenue à Aubervilliers. Beaucoup d'élus locaux regrettent que les quartiers sensibles, qui représentent des millions d'habitants, soient les grands oubliés de la campagne du président sortant.
Concernant la gauche, peu de surprises avec un discours beaucoup moins sécuritaire. Jean-Luc Mélenchon dénonce l'affolement sécuritaire qui serait inefficace et liberticide selon lui. Il fait la liste de toutes les lois qui se sont enchainées depuis des années pour montre