Périphérique à 50 km/h : pourquoi la limitation de la vitesse ne suffit pas à réduire la pollution

C'est le sujet qui a fait débat ce lundi : la réduction de la vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien, effective à partir du 1er octobre. Anne Hidalgo l'a confirmé sur RTL. Mais est-ce que rouler moins vite suffit réellement à réduire la pollution ?

Le lien entre la réduction de la vitesse et ses effets sur l'environnement a été prouvé pour des vitesses élevées, comme lors du passage de 130 à 110 km/h. Cependant, en dessous de 70 km/h, les études, notamment celles de l'Agence de la transition écologique, ne montrent pas de baisse significative des émissions. 

En fait, les émissions de dioxyde d'azote et de particules fines augmentent légèrement, surtout pour les véhicules lourds ou anciens. Ces moteurs sont conçus pour être efficaces à un régime spécifique, et en ralentissant, ils fonctionnent moins bien. Le carburant est alors moins bien brûlé, entraînant une augmentation des émissions de particules polluantes.

La limitation de vitesse est-elle inutile ?

En journée, l'impact sera relativement faible, car la vitesse moyenne sur le périphérique est déjà inférieure à 50 km/h. En revanche, la nuit, les jours fériés ou lorsque le trafic est fluide, certains automobilistes pourraient être dissuadés d'utiliser leur voiture. Pour ceux qui ne connaissent pas l'Île-de-France, le périphérique ressemble davantage à une autoroute urbaine. Imaginez rouler à 50 km/h sur une autoroute. L'objectif de cette mesure est avant tout de décourager l'usage du périphérique. Avec plus d'un million de véhicules circulant quotidiennement, l'idée est de réduire ce chiffre. Même si la pollution par véhicule ne baisse pas, une diminution du trafic permettrait de réduire globalement la pollution.

Quels sont les impacts sur le bruit ?

À lire aussi

périphérique parisien

Périphérique parisien : comment fonctionnent les nouveaux radars dédiés à la vérification du covoiturage ?

La limitation à 50 km/h permettra de réduire le bruit de 2 à 3 décibels sur une échelle allant jusqu'à 140. Cependant, selon les experts de Bruitparif, une réduction d'1 décibel est à peine perceptible. En revanche, une baisse de 3 décibels commence à être notable. Mais pour une véritable amélioration sonore, il faudrait une réduction d'au moins 5 décibels, ce qui nécessiterait des revêtements de route plus adaptés et des moteurs moins bruyants.