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Nathalie Loiseau, le 20 mars 2019
Crédit : ludovic MARIN / AFP
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La campagne des élections européennes a, elle aussi, droit à ses polémiques. Après le clip de campagne de la République en marche, après le poste d'attaché parlementaire du candidat du Rassemblement national, Jordan Bardella, voilà que le passé vient rattraper Nathalie Loiseau, la candidate En Marche. Elle a reconnu avoir été inscrite sur une liste où figuraient des candidats d'extrême-droite pendant ses études à Sciences Po Paris. Elle plaide l'erreur de jeunesse.
Il ne serait pas inutile que Nathalie Loiseau apprenne à communiquer. Parce qu’entre sa déclaration de candidature faussement improvisée, lors de l’émission politique sur France 2 face à Marine Le Pen, et ses justifications alambiquées sur sa présence sur une liste proche du Groupe union défense (GUD) à Sciences Po Paris dans les années 80, on ne peut pas faire plus mauvais en défense.
Elle a quand même commencé par dire qu’elle avait oublié cet épisode. Même quand on n’a fait que coller des timbres un après-midi dans sa jeunesse dans un parti politique, on s’en souvient. Mais, petit à petit, la mémoire lui est revenue. Elle a donc expliqué avoir été approchée par un ami à l’époque pour participer à une liste de délégués étudiants, dont elle ignorait la couleur politique. Elle a fini par reconnaître "une erreur de jeunesse", "une connerie" même. Ce qu’elle aurait dû faire dès le départ.
C’est pas comme si elle avait commis un crime qui était prescrit, comme si elle avait eu un passé à la "Cesare Battisti" ou si elle avait commis des actes de torture en Algérie. Et ce n’est pas comme si elle était la seule à avoir fait une erreur de jeunesse de ce type.
On en parle des personnalités de droite qui ont fait partie des jeunesses nationalistes au GUD ou à Occident ? Alain Madelin, Gérard Longuet, Patrick Devedjian ou Hervé Novelli, par exemple. On en reparle du passé trotskiste de Lionel Jospin ?
On en parle d’Edwy Plenel, puisque c'est son site Mediapart qui a relayé le passé de Nathalie Loiseau ? On en parle de ses écrits dans lesquels il estimait, après l’attentat de Munich, que tous les révolutionnaires étaient respectables même s’ils avaient du sang sur les mains ? Ça, ça ne dérange personne. Lui aussi s’était justifié : "Ce texte, écrit il y a plus de 45 ans, dans un contexte tout autre et alors que j’avais 20 ans, exprime une position que je récuse fermement aujourd’hui". Quand on monte au cocotier, il faut avoir les fesses propres. Surtout qu’entre les faits reprochés à Plenel et ceux reprochés à Nathalie Loiseau, il n’y a pas photo.
Je veux bien qu’on déballe sur les candidats, mais pas en faire toute cette histoire. Franchement, si on en est à reprocher à la candidate qui fait la course en tête avec le Rassemblement National, le fait de s’être perdue sur une liste d’extrême-droite il y a 35 ans, ça veut dire qu’on n’a pas grand-chose à dire. D'autant qu'à la fin des années 80 elle était plutôt rocardienne avant de devenir plus tard juppeiste.
Plutôt que de s’attarder sur ses errements de jeunesse, débattons du fond, et mettons les projets face à face. Parce que ce sont ces bagarres de boules puantes, qui éloignent les Français des élections plutôt que de les rapprocher.
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