Les municipales, ce sont des milliers d'histoires, du village où le maire de 92 ans rempile, jusqu'à la grande ville où des familles politiques se déchirent, comme c'est le cas à Paris. À 50 jours du scrutin, qui se déroule les 15 et 22 mars prochains, on en balaye les enjeux principaux.
Au-delà des petites histoires, il y a l'enjeu de l'implantation, l'ancrage local, pour la majorité et le président de la République. Il y a aussi la résurgence ou la survie du clivage gauche-droite. Il y a enfin la question du leadership à gauche. Autant dire que, même si Emmanuel Macron a dit il y a une dizaine de jours que ces élections n'auront pas de dimension nationale, elles teinteront quand même le paysage politique pour tous les autres scrutins à venir : les régionales, les cantonales, les sénatoriales et la présidentielle bien sûr.
C'est d'abord le cas car il n'y a pas deux Emmanuel Macron et tous les candidats aux élections municipales sous l'étiquette La République En Marche sont en train de s'en rendre compte. La plupart plafonnent entre 10 et 15% des intentions de vote et prennent le risque d'un très sérieux revers. Il n'y a pas non plus de macronisme local, les bonnes formules et l'habileté du programme présidentiel ne donnent pas grand-chose dans leurs déclinaisons municipales.
Dans beaucoup de villes et de communes, le "En même temps" du Président se pratique déjà depuis longtemps. Il est inutile de l'estampiller En Marche pour le prouver. Les difficultés réelles du parti présidentiel pour ce rendez-vous électoral sont en train de montrer les limites de la construction idéologique de la majorité. Elles font éclater au grand jour des divisions réservées jusque-là aux vieux partis, au "Vieux Monde".
Tout ça, ce sont des signaux préoccupants, comme celui donné ce dimanche 26 janvier au soir par Emmanuel Macron. Que le président de la République n'arrive pas à raisonner le candidat dissident Cédric Villani n'est pas rassurant pour ses troupes. Ainsi, le clivage gauche/droite pourrait ne pas disparaître. Pour le "Vieux Monde", ce serait bien plus qu'un soulagement, presque le début d'une revanche.
Il ne faut jamais l'oublier, chaque élu est un relais local pour les élections suivantes. C'est indispensable pour la présidentielle de 2022 notamment. Il y a un effet encore plus puissant, c'est un effet psychologique sur le terrain. "En Marche" n'est pas un partenaire incontournable pour gagner une élection, voilà ce qui pourrait rester dans les esprits.
Cela installe l'idée que ce sera la même chose pour les régionales et les départementales. Avec ces élections municipales, il peut s'engager une spirale négative pour La République En Marche. C'est ce qu'attendent et espèrent Les Républicains et les socialistes qui, depuis le début du quinquennat, ont bien du mal à exister et à se faire entendre.
Quant au Rassemblement national, il sera plus un épouvantail pour mobiliser éventuellement des électeurs, justifier des retraits ou des alliances, qu'une véritable nouvelle force locale. Le parti de Marine Le Pen va gagner des villes, c'est certain, mais il n'arrivera jamais aux 137 victoires que projette de manière totalement exagérée LaREM. La réalité, c'est que le niveau local reste compliqué pour le Rassemblement national. La menace RN, comme la brandit le parti présidentiel, n'est pas un enjeu de ces municipales.
À gauche, le Parti socialiste a l'occasion de démontrer qu'il faut encore compter avec lui, que la PME d'élus n'est pas en faillite. Mais le PS ne va parvenir qu'à sauver ses places fortes. Ailleurs, il est obligé de se rallier à Europe Écologie Les Verts. Là aussi, cette inversion des rapports de force va installer une ambiance qui influencera les scrutins suivants.
Yannick Jadot va tenter de jouer à fond, dès le lendemain des municipales, la carte du nouveau pôle central à gauche. Les Républicains vont aussi tirer profit des municipales. Ce moment est l'occasion, pour la famille de droite, de se retrouver. Xavier Bertrand, par exemple, va soutenir des candidats LR. C'est un rapprochement. Sous la Ve République, les élections municipales n'ont jamais eu de conséquences importantes sur la politique nationale, mais là, dans un paysage politique en pleine mutation et disons-le, faible, ces mutations ne seront pas neutres. Elles pourraient installer de nouveaux rapports de force, même symboliques.
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