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Michel Barnier, Premier ministre, donne sa première interview sur TF1 le 6 septembre 2024.
Crédit : Ludovic MARIN / POOL / AFP
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Ses premiers mots étaient attendus. Choisi comme nouveau Premier ministre la veille par Emmanuel Macron, Michel Barnier a livré sa première interview sur le plateau du 20 heures de TF1, ce vendredi 6 septembre. Continuité ou rupture avec l'ancienne majorité, réforme des retraites, négociations avec les oppositions, ou encore ses relations avec le président… Voici ce qu'il faut retenir de cet entretien.
Pourquoi lui ? À cette première question d'Anne-Claire Coudray, Michel Barnier a répondu qu'il n'avait "pas de plan de carrière". "J’ai simplement un parcours assez long, et il y a assez longtemps, j'étais plus jeune député de France", a-t-il précisé, alors qu'il évoquait la veille, en pleine passation de pouvoir, le jeune âge de son prédécesseur, Gabriel Attal. Michel Barnier a évoqué les grandes lignes de son CV, du ministère de l'Agriculture et de la Pêche, à la vice-présidence de la Commission européenne. "C’est tout cela qui fait que le président de la République s’est dit que je pouvais être Premier ministre de la France", estime-t-il, rappelant sa "capacité (à) négocier" sur des dossiers difficiles.
La composition de son gouvernement ? Au cœur de toutes les attentions, Michel Barnier a développé ses déclarations de la veille sur le sujet : "En raison de la crise Covid, de la guerre, on n’a peut-être pas assez travaillé collectivement. Et moi, je respecterai toutes les forces politiques, car tous les citoyens sont nécessaires", dit-il, assurant que "ce ne sera pas seulement un gouvernement de droite", soulignant qu'il vient du "gaullisme social". "Il y aura des gens de ma famille politique", dont certains "appartiennent à la majorité sortante", reconnaît-il, tout en tendant la main à la gauche. "Oui des gens de gauche, il y a de bonnes idées partout", confirme-t-il. "Je pense qu'il faut ouvrir la porte (...) à tous ceux qui le voudront", ajoute-t-il.
Quelle influence aura le Rassemblement national ? Michel Barnier a notamment répondu à l'une des inquiétudes majeures de la gauche, qui craint que sa nomination ne se soit faite au prix de certaines mesures cédées à l'extrême droite, notamment l'instauration de la proportionnelle. "Il n'y a pas de ligne rouge", annonce-t-il, "si la proportionnelle en partie est une solution, je ne me l'interdis pas mais j'aurai besoin de discuter avec tous les groupes politiques". "Je n'ai pas eu de discussion avec Marine Le Pen", assure-t-il par ailleurs, ajoutant qu'il "la rencontrera" et "la respecte". "Je n'ai rien de commun ou pas grand chose avec les thèses ou les idées" du RN, pointe-t-il, soulignant toutefois qu'il "respecte" les "11 millions de Français qui ont voté pour" le parti. "Leurs voies comptent", tout comme l'expression des électeurs du NFP et des abstentionnistes, ajoute-t-il.
Quel avenir pour la loi Immigration, la réforme des retraites…? Interrogé sur sa ligne politique en matière de lois, Michel Barnier a souhaité clarifier sa position sur quelques projets. Notamment sur la réforme des retraites, que le bloc de gauche souhaite abroger : "Je m'exprimerai dans les prochaines semaines à l'Assemblée et au Sénat", a-t-il d'abord précisé. "On ne va pas tout remettre en cause", a-t-il estimé, indiquant néanmoins qu'il souhaite "ouvrir des débats pour l’amélioration de cette loi pour les personnes les plus fragiles, je le ferai avec les partenaires sociaux". Sur l'âge de départ, s'il prône le dialogue, Michel Barnier prévient qu'il "ne veut pas augmenter la dette de notre pays".
"Je pense que l'on travaille mieux avec le Parlement", souligne Michel Barnier à propos des négociations et du dialogue social, "y compris dans des situations difficiles". "Je pense que l'on doit respecter et prendre en compte les partenaires sociaux, les syndicats, notre pays a besoin de syndicats forts et (...) des élus locaux", ajoute-t-il, se plaçant à contre-courant de la politique macronienne menée jusqu'ici.
"Je ne m'interdis pas une plus grande justice fiscale", ajoute encore Michel Barnier en évoquant les finances publiques. Il prévoit de discuter avec ses ministres pour "mieux utiliser l'argent public", pour préserver les services publics, essentiels à ses yeux : "Nous avons besoin de services publics efficaces et je suis personnellement très engagé à (leur) défense", appuie-t-il.
"Nous allons maîtriser les flux migratoires, pas avec de l'idéologie, des discours et des phrases, mais avec des mesures concrètes", ajoute Michel Barnier à propos de l'immigration, admettant qu'il souhaite se charger de ce qu'il sait être une préoccupation d'une partie des Français "de manière rigoureuse et humaniste".
Sa relation avec Emmanuel Macron ? Michel Barnier assure qu'il formera avec le président un duo de coopération. "Le président doit présider et le gouvernement doit gouverner", dit-il, sans être dans une situation de "cohabitation" avec celui qu'il dit "respecter", en tant que chef d'État, mais aussi personnellement. "J’ai marqué beaucoup d’oppositions avec lui par le passé, même si j’ai dû voter pour lui lors du second tour. On n'a pas toujours eu les mêmes idées, mais j’ai du respect pour la fonction et pour l’homme", conclut Michel Barnier, alors qu'Emmanuel Macron parlait la veille de "coexistence exigeante" et non de "cohabitation".
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