Les comptes auraient une nouvelle fois dérapé. De 15 milliards d'euros pour l'année 2024, on est en route pour un déficit total de 170 milliards d'euros cette année. Pour se comparer, puisqu'on est en période de Jeux Olympiques, on est à l'avant-dernière place de la zone euro. 19ᵉ sur 20 ! En point de PIB, ce serait 5,6% de déficit au lieu de 5,1%. Un demi-point, c'est quand même beaucoup.
Une note de la direction générale du Trésor a fuité et elle affirme que le budget a dérapé. Aujourd'hui, l'hypothèse de retrouver un déficit de 3% en 2027 est complètement ensablée. Comment expliquer ce mauvais chiffre ? L'an dernier, il a été annoncé 5,5% de déficit, on avait dit "c'est la catastrophe, on ne fera pas pire." Paf ! Cette année ? C'est pire !
Il y a plusieurs causes à la dégradation de la situation. Les collectivités locales vont cumuler 10 milliards de déficits, deux fois plus que l'année dernière. Dans le même temps, leurs dépenses ont progressé de 7% cette année.
Il y a le relâchement du budget total de l'assurance maladie, le déficit des retraites, puisque la réforme coûte cher, au moins dans les premières années, et une baisse des recettes de l'État. Comme la croissance est faible, les impôts rentrent moins. Tous les voyants sont au rouge aujourd'hui.
Forcément, ce contexte va compliquer les choses pour le futur gouvernement. Si on s'en tient à la réalité, il y aurait 15 milliards de coupe à faire, très probablement, ce gouvernement ne les fera pas pour au moins deux raisons. Tout d'abord, il n'y a pas de majorité. Je rappelle qu'à l'Assemblée, il y a encore des gens qui considèrent qu'au niveau de déficit où nous sommes, c'est austéritaire. Ils ont une définition relativement large de l'austérité. Le deuxième sujet central, c'est qu'au fond, le président se fiche de tout ça.
Il faut rappeler ce chiffre quand même, parce qu'on nous dit toujours : "bah oui, si on en est là, c'est à cause du Covid-19, la crise énergétique et tout ça." De 2019 à 2023, la dette publique française augmente de 12,5 points de PIB. En Europe, qui a connu aussi le Covid-19, la crise énergétique et exactement les mêmes conditions, ce chiffre s'élève à 4,6 points du PIB. Trois fois plus chez nous. Ça fait 250 milliards de dépenses en plus.
Jusqu'à présent, nous étions protégés par l'euro qui dilue ce risque. C'est comme une coopérative. S'il y a un des membres qui faiblit, qui ne peut pas faire face à ses engagements ou qui est menacé. Tout le monde pense que les autres vont se porter garant pour lui. C'est pour ça que ça tient aujourd'hui.
Pourtant, sur le long terme, il y a de quoi s'inquiéter. On va emprunter 300 milliards cette année, record absolu de l'histoire de France et de la zone euro. Les agences de notation multiplient les avertissements. Bruxelles nous a mis dans une procédure de déficit excessif.
Le FMI, il y a quelques jours, s'inquiète de la situation des finances publiques françaises. Pas seulement françaises, mais françaises aussi. Les taux d'intérêt montent un peu et on est quand même en plus dans une situation politique quelque peu tendue. Tous les ingrédients d'une crise financière sont réunis.
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