Le secrétaire d'État au Numérique Cédric O va quitter la politique pour le privé après l'élection

Le secrétaire d'État au Numérique a fait savoir qu'il avait décidé de couper les ponts avec la vie politique après l'élection présidentielle pour rejoindre le privé.

Le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O a bataillé pour lancer StopCovid

Crédit : AFP

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Cédric O ne briguera pas un nouveau portefeuille en cas de victoire d'Emmanuel Macron au mois d'avril. À bientôt 40 ans, le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique a décidé de quitter la vie politique après la présidentielle, rapporte Libération. "Je pense que la politique est un engagement et non un métier. C'est très bien d'aller faire autre chose et de s'aérer l'esprit. Et par ailleurs, j'ai envie de voir mes enfants", a déclaré l'intéressé, qui aurait informé le Président de sa décision il y a maintenant un an. Cédric O a précisé vouloir retourner travailler dans le secteur privé, sans toutefois apporter plus de précisions.

Ce départ sonne la fin d'une "expérience exceptionnelle", aux dires de Cédric O. Après avoir gravité dans le giron de DSK et de Pierre Moscovici, le Lyonnais, diplômé d'HEC, aura vécu de près l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron. Trésorier de la campagne de 2017, puis conseiller conjoint du président et de son Premier ministre Édouard Philippe, Cédric O était encore inconnu du grand public lorsqu'il a récupéré le portefeuille du numérique laissé vacant par Mounir Mahjoubi, fin mars 2019, avant de devenir le visage numérique du gouvernement durant la pire crise sanitaire jamais subie par le pays, oeuvrant à familiariser les Français avec les nombreux concepts technologiques mobilisés par les autorités pour gérer la pandémie.

Il a porté StopCovid contre vents et marées

Son principal fait d'arme restera d'avoir porté contre vents et marées la fameuse application StopCovid, devenue TousAntiCovid, après des semaines de vifs débats dans la communauté scientifique et la sphère politique sur fond de craintes pour la vie privée et de défiance envers la banalisation d'outils technologiques de contrôle au nom de l'intérêt général. En dépit de sérieuses controverses sur son financement et son utilité réelle dans la lutte contre la diffusion du virus, l'application, aujourd'hui téléchargée plus de 50 millions de fois, s'est finalement imposée comme le couteau suisse numérique du gouvernement pour gérer la cohabitation avec le virus, en intégrant de nombreuses fonctionnalités éloignées de son objectif initial, comme le stockage des passes sanitaires et des attestations de sortie.

Au cours des trois ans écoulés, Cédric O s'est aussi distingué par son implication en faveur des startups et leur financement, célébrant en janvier dernier le cap des 25 entreprises françaises dont la valorisation dépasse le milliard de dollars, les fameuses licornes. Le secrétaire d'État a aussi dû faire face à la fronde des maires lors du déploiement de la 5G et gérer la volte-face gouvernementale dans le sensible dossier de la plateforme numérique de santé Health Data Hub. Il s'est également démarqué de la position de la majorité lors du débat sur l'extension de la redevance copie privée aux produits d'occasion et reconditionnés réclamée par la Culture. Au niveau européen, il s'est illustré en s'engageant contre les propos haineux en ligne et pour la régulation des réseaux sociaux et des grandes plateformes du Web.

Pour la suite de sa carrière, Cédric O emprunte un chemin bien connu de ses prédécesseurs au Numérique. Les ministres de François Hollande, Fleur Pellerin et Axelle Lemaire, mais aussi ceux de Nicolas Sarkozy, Éric Besson et Nathalie Kosciusko-Morizet, officient tous désormais dans le secteur privé, tandis que le prédécesseur de Cédric O, Mounir Mahjoubi, a annoncé en décembre qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat de député de Paris.

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