Un seuil symbolique pour un dispositif décrié. L'application de traçage numérique TousAntiCovid, anciennement StopCovid, a alerté plus de 100.000 contacts depuis son lancement le 2 juin 2020, a fait savoir le secrétaire d'État au Numérique Cédric O sur Twitter ce jeudi 10 mars.
"Ce matin, plus de 100.000 personnes ont été alertées par TousAntiCovid. Elles ont pu s’isoler, se faire tester et éviter des contaminations. TousAntiCovid sauve des vies. Plus nous serons nombreux à la télécharger, plus elle sera efficace !", s'est réjoui Cédric O.
Déployée trois semaines après le début du déconfinement pour faciliter le contact tracing des autorités dans la nouvelle phase de cohabitation avec le virus, l'application utilise le Bluetooth des téléphones portables pour garder en mémoire la liste (anonymisée) des smartphones détectés à proximité afin de pouvoir les alerter si une personne croisée lors des quinze derniers jours se déclare positive à la Covid-19. Les utilisateurs notifiés sont alors considérés comme cas contacts et invités à s'isoler et à se faire dépister.
Téléchargée par plus de 13 millions de personnes à ce jour, l'application a aussi été utilisée par près de 175.000 malades pour se déclarer positifs à la Covid-19 afin de permettre aux individus qu'ils ont croisés les jours précédents d'être prévenus d'un possible risque d'infection.
Malgré la communication positive du gouvernement à son sujet, l'efficacité du dispositif doit encore être démontrée. Comme le rappelle BFMTV, moins de 5% des malades de la Covid-19 se sont déclarés dans TousAntiCovid à ce jour. Et seulement 0,7% des utilisateurs ayant téléchargé l'application ont reçu une notification, contre 8% des Britanniques selon une étude de l'université d'Oxford.
La communication du gouvernement fait aussi l'impasse sur le taux de positivité des personnes notifiées comme cas contact : il est impossible de savoir combien de personnes se sont révélées positives après avoir été prévenues par l'application. Le nombre d'utilisateurs communiqué par les autorités ne discerne pas les personnes qui ont désinstallé l'outil, ceux qui l'utilisent quotidiennement, et ceux qui ont correctement activé le Bluetooth nécessaire à son bon fonctionnement. Et l'étude d'impact souhaitée par la Cnil lors de la validation du projet n'a toujours pas été publiée.
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