C'était dimanche 6 septembre à Fréjus, rentrée politique de Marine Le Pen. Lors de son discours axé principalement sur la sécurité, la présidente du Rassemblent national évoque les 40 milliards dont disposera la France dans le plan de relance européen post-Covid. Un plan présenté jeudi 3 septembre par le Premier ministre au micro de RTL. Elle trouve ce plan mal fichu, mal orienté et en plus il y aurait un donnant-donnant inattendu.
"Les 40 milliards de l'Union européenne - donc de nos impôts parce que ça finira ainsi vous l'avez bien compris - ont une contrepartie : le retour de la réforme des retraites", déclare Marine Le Pen.
En contrepartie de l’acceptation de ce plan de relance, la France serait donc obligée à une nouvelle réforme des retraites. Cela apparaît comme une vraie soumission. Sauf que ce n'est pas vrai. Les contreparties sont le remboursement de ce prêt par l’Union européenne sur 40 ans, moins d’argent pour la recherche et la protection de l’environnement...
Concernant les retraites, Emmanuel Macron a bien à nouveau parlé de la réforme des retraites, mais c'était lors d’un entretien à la presse régionale le 2 juillet. Or, les 27 se sont mis d’accord sur un plan de relance le 21 juillet. Problème de concordance de date.
Depuis que le gouvernement à engager une réforme du système des retraites, certains opposants comme des eurodéputés Insoumis, Nicolas Dupont-Aignan ou des élus du RN expliquent que l’UE ordonne cette réforme. Pour preuve un document publié le 5 juin 2019 par la Commission européenne. Le paragraphe 15 évoque bien la réforme des retraites : "La réforme prévue du système de retraites pourrait aider à alléger la dette publique à moyen terme et réduire ainsi les risques pesant sur sa soutenabilité".
La Commission européenne soutient donc une réforme des retraites, mais ne l’impose pas. Ces recommandations, juridiquement, n’ont pas de valeur contraignante, elles n’ont pas force de loi. Donc quand Bruno Le Maire dit que la France continuera les réformes structurelles, c’est le choix de la France, pas celui de l’Europe, même si elle soutient.
Ce n'est pas la première fois que Marine Le Pen joue sur les mots concernant l'Union européenne. C’est même une ficelle populiste pour son parti. Tout est décidé depuis Bruxelles, il n’y aurait plus aucune autonomie des pays adhérents à l’Union. Or, l’Europe, par le biais de traité, agit