"La seule possibilité est une réponse de sécurité". Voici la volonté d'Emmanuel Macron, selon un proche. Le président de la République veut une réponse forte aux violences qui ont eu lieu dans Paris, lors de la manifestation des "gilets jaunes". D'après le Président, la situation "démontre qu'il s'agit d'un noyau dur de 40.00 à 50.000 personnes et que la seule réponse possible est une réponse de sécurité", rapporte un proche.
Après le choc et le tollé, quelle réponse politique ? "Il y a eu des dysfonctionnements", a admis Matignon. Mais c'est à l'Élysée que les décisions seront prises. "Nous devons en tirer toutes les conséquences", disait le chef de l'État. Interdiction de manifestations, limogeage du préfet de police de Paris, sanctions judiciaires contre ceux qui appellent à la violence... Édouard Philippe a tapé du poing sur la table.
Au lendemain de la fin du grand débat national, cette manifestation replonge le président de la République au cœur de la crise, comme en décembre dernier lorsque l'Arc de Triomphe avait été tagué. La pression est très forte sur l'exécutif. Emmanuel Macron et ses proches espéraient que le plus dur était derrière eux.
Le président de la République ne peut plus attendre l'entrée en vigueur de la loi anti-casseur et se retrouve sous la pression de l'opposition, mais aussi de l’opinion. Contraint, encore une fois dans l'urgence de faire un rappel à l'ordre.
"Nous ne sommes pas encore revenus à la situation de décembre. Mais symboliquement samedi, entre les violences et le retour précipité du ski, c'est pour Emmanuel Macron un retour au réel très brutal", analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'Ifop, à l'AFP.
"D'autres décisions ces derniers jours montrent un retour à un certain amateurisme et un manque d'anticipation, souligne-t-il. Ainsi, pour répondre à la marche des lycéens sur le climat, Jean-Michel Blanquer organise en urgence des débats sur l'écologie dans les établissements, mal préparés et qui partent en quenouille. Le gouvernement envoie ses deux ministres les plus jeunes dans la manifestation sur le climat, comme pour dire 'nous sommes avec vous'. C'est aussi le cas de la déclaration de candidature de Nathalie Loiseau, tombée comme un cheveu sur la soupe pendant son débat avec Marine Le Pen. Sans oublier les photos de Christophe Castaner en boite de nuit".
C'est plus qu'un dommage collatéral. Les "gilets jaunes" n'ont pas seulement perturbé les vacances au ski d'Emmanuel Macron, ils ont mis sous pression le président, son gouvernement et cassé la dynamique du grand débat. L'exécutif vante une "réussite" pour le gouvernement, avec plus de 10.300 réunions locales et de 1,4 million de contributions sur le site dédié. Il s'est donné jusqu'à la mi-avril pour décider ce qu'il compte faire des très nombreuses propositions qui ont émergé.
Les images de samedi mettent à mal le début d'apaisement que le grand débat semblait avoir réussi à installer", a résumé Bernard Sananes, président de l'institut Elabe, à l'AFP.
"Le grand débat a fait baisser la température. Il a aussi permis à Emmanuel Macron de gagner du temps et reprendre la main et à des centaines de milliers de Français de s'exprimer. La vie politique s'est de nouveau organisée autour de l'agenda présidentiel. Tout cela n'est pas perdu. Mais la parenthèse grand débat se referme", avertit Jérôme Fourquet.
Et maintenant ? "Les réponses à apporter comportent un risque de déception, surtout si les préoccupations se cristallisent sur la fiscalité et l'environnement. Les fractures existantes restent. Et la remontée du chef de l'État dans les sondages ces dernières semaines n'a pas été spectaculaire. Il n'a fait que retrouver son niveau octobre, déjà très bas", poursuit-il.
"Les images de ce week-end ne profitent ni aux 'gilets jaunes' ni à Emmanuel Macron, mais créent un terrain favorable pour les populistes et le Rassemblement national", conclut Philippe Moreau-Chevrolet. L'analyste juge contre-productif d'avoir voulu encadrer le grand débat en évinçant certains sujets. Selon lui, "il a manqué un dialogue entre le président de la République et les 'gilets jaunes'".
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