"Bloquons tout le 10 septembre" : le retour des Gilets jaunes est-il possible ?

Comme un air de déjà vu. Sept jours avant le début du mouvement "Bloquons tout le 10 septembre", 38 manifestations classiques sont annoncées, mais de nombreuses actions sont en gestation à travers la France. Selon les renseignements territoriaux, le vote de confiance du 8 septembre a renforcé la détermination des manifestants. Et près de 100.000 personnes pourraient prendre part aux manifestations dans tout le pays. De quoi raviver la figure des "Gilets jaunes", née à l'automne 2018 sur les ronds-points pour protester contre la hausse des prix des carburants. Mais peut-on vraiment comparer les deux mouvements ? 

Invité de RTL Midi mercredi 3 septembre, Denis Maillard, consultant en relations sociales et auteur d'Une colère française, ce qui a rendu possible les Gilets jaunes (éditions de l'Observatoire), estime que "les Gilets jaunes ont marqué une époque, ont créé un style de mouvement'" caractérisé, selon lui, par "un mouvement très vif, très massif, très populaire, surtout périurbain".

A contrario, le mouvement "Bloquons tout" est "plutôt groupusculaire", avec "des militants confirmés, souvent éduqués, diplômés". "On est moins dans une France populaire et périurbaine", souligne le consultant en relations sociales. Pour lui, "Bloquons tout" ressemble davantage au mouvement des Indignés et à Nuit debout.

Pas la même échelle que les Gilets jaunes

Partout en France, 100.000 personnes pourraient se mobiliser le 10 septembre. "C'est une échelle différente" de celle des Gilets jaunes", estime Denis Maillard. "La première fois où ils se sont mobilisés, où il y avait une difficulté à compter, c'étaient quand même plusieurs centaines de milliers de personnes partout en France".

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Invité de RTL lundi 25 août, Jean-François Amadieu, professeur à l'université Paris 1 et spécialiste des relations sociales, avait pointé les convergences entre "Bloquons tout" et les Gilets jaunes. "C'est organisé sur les réseaux sociaux, comme la dernière fois, et on retrouve la même incertitude qu'en novembre 2018 sur la suite", avait-il expliqué. 

Selon lui, toutefois, le mouvement du 10 septembre semble "plus disparate dans ses revendications". Le professeur ajoutait enfin que "ces opérations de blocage, les manifestations, le caractère désorganisé de ce type de mouvement" peuvent être "compliqués à gérer". 

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