Le premier ministre a fait feu de tout bois. Il a annoncé, mercredi 12 juin, la PMA pour toutes en septembre, un allongement de la durée de cotisation des retraites. Et une bonne dose d'écologie. "Personne n'a le monopole du vert", dit-il. Édouard Philippe avait l'air soulagé, non ?
En tout cas il était bien plus "décontracté" que ce qu’il a pu donner à voir les mois précédents. Cette décontraction, vous savez, qui dit le soulagement d’avoir vu passer la balle pas très loin après la crise des "gilets jaunes", et le résultat moins catastrophique que prévu aux européennes.
Il s’est même permis de dire aux députés qu’il était "inénervable". C’était le boxeur en mode "zen". En tout cas, on a senti qu’il était remonté sur son cheval. Et vous savez pourquoi il est si tranquille Édouard Philippe ? Parce que la droite n’est pas morte. La droite c’est lui.
Il peut donc annoncer la fin des régimes spéciaux, l’allongement de la durée de cotisations pour les retraites ou une réforme de l’assurance chômage. Sarkozy en a rêve, Philippe l’a fait. "Et en même temps", comme le président a voulu donner un tournant plus social au quinquennat - en tout cas montrer un rééquilibrage par rapport au début du quinquennat qui avait été plus favorable à l’entreprise - le premier ministre devait donner quelques signes à gauche, comme la baisse des impôts pour les plus modestes, la garantie des pensions alimentaires, la fin des recours abusifs aux CDD.
Et il annonce aussi, audacieux, la PMA pour toutes que François Hollande n’avait pas osé faire. Donc vous voyez, d’un côté il mène sa barque à droite et de l’autre il tient les promesses du président.
C’était ça la gageure et c’est ce qu’il a plutôt correctement présenté. Après, bon courage sur le fond parce qu’on sait que des sujets tels que l’allongement de la durée cotisation et le durcissement des conditions d’accès au chômage, en général c’est plus facile à annoncer qu’à mettre en application ! Autrement dit la douloureuse, on n'y est pas encore !
Il y avait aussi un volet important sur l'écologie. Édouard Philippe était-il convaincant ? Franchement, ce n’était pas une métamorphose, même s’il s’est appliqué à bien le faire. Disons que l’on est dans un timide changement de couleur.
Je vous cite quelques passages de son discours : "Je connais les soupçons me concernant. Je viens de la droite, j’ai travaillé dans une grande entreprise française du nucléaire (Areva), je suis élu d’une ville industrielle (Le Havre). Je ne me ferai pas passer pour un autre. Je ne suis pas un défenseur de la décroissance. Je crois dans la science. Je sais ce que notre pays doit à son agriculture. J’aime l’industrie. Je crois en l’économie de marché régulée par le politique".
Autrement dit : "Je suis un peu vert mais mon vert tire vers le bleu, quand même". Et on se souvient, il n’y a pas si longtemps, avec quel fracas Nicolas Hulot claquait la porte de son gouvernement, donc on va attendre de voir, de constater vraiment l’accélération et la conversion écologique du gouvernement.
Parce que vous savez ce qu’on dit ? "Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour".
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