Grosse charge du patron du PS, Olivier Faure, contre le gouvernement qu'il accuse d'être un "totalitaire soviétique et de vouloir créer un parti unique", pour faire face au Rassemblement national. Les mots sont forts, sont-ils justifiés ?
D’abord, cela fait des mois qu’il y a une volonté de la part d’Emmanuel Macron et de ses ministres de se poser en rempart face au parti de Marine Le Pen. Marlène Schiappa et deux de ses collègues députés ont lancé un appel dans Le Journal du Dimanche sous le titre "qui est prêt à faire passer son pays avant son parti ?".
Mais avant cela, sur le même thème "le pays ou le parti", il y avait eu les ministres Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin. Et même avant les européennes, c’est Jean-Pierre Raffarin qui y était allé franco en expliquant que ne pas voter Macron, c’était voter contre son pays.
Ce qui avait été très maladroitement re-interpreté par Gilles Boyer, ancien conseiller du Premier ministre sur le mode : "Soit tu soutiens le président, soit tu es un ennemi du président". Puis pour boucler la boucle, il y a eu également ce week-end l’appel des maires des droites à soutenir le président Macron. Autrement dit à faire le choix du pays et pas du parti, sachant que ce choix, ils l’avaient fait depuis un bon bout de temps.
Donc voilà l'offensive, avec un message clair et net : vous êtes de droite, vous êtes de gauche, vos petits partis qui ont fait là 6%, ici 8% ne servent plus à rien, rejoignez-nous ! Et si vous ne venez pas, c’est que vous préférez votre parti à votre pays. Ça ressemble à un bon gros appel au vote utile deux ans et demi avant la présidentielle.
On comprend que cela agace Olivier Faure. Il y a une forme de chantage. En tout cas, ça ne manque pas de toupet ! De là, à crier au parti unique, il ne faut pas exagérer non plus ! En fait, Emmanuel Macron ne fait que profiter de la faiblesse des uns et des autres pour tracer sa route.
Une bonne stratégie ? Il faut être prudent dans ce genre de stratégie. On comprend que pour Emmanuel Macron c’est le seul chemin. S’il veut faire avancer ses réformes et être réélu, il va avoir besoin d’élargir sa base. Aujourd’hui Il fait entre 20% et 22% des voix. Ce n’est pas extraordinaire comme score mais ça pèse face à Marine Le Pen.
Le jour où les électeurs ne voudront plus des progressistes, ils se tourneront vers l’extrême droite
Alba Ventura
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a abondamment joué le match face au Rassemblement national aux européennes en agitant l’épouvantail ça a permis de mobiliser. Mais, il y a quand même un risque à créer un face-à-face entre les progressistes (donc les républicains) et le Rassemblement national (sous-entendu les nationalistes donc l’extrême droite), c’est que, lorsque vous polarisez à ce point, la seule alternance possible devient l’adversaire désigné, c’est-à-dire le Rassemblement national.
Cela veut dire que le jour où les électeurs ne voudront plus des progressistes, ils se tourneront vers l’extrême droite. Ça s’est passé en Autriche, où les électeurs ont rejeté la coalition de centre droit centre gauche et préféré une alliance droite/extrême droite comme la rêve Marion Maréchal.
Une vie démocratique a besoin d’opposition, elle a besoin de diversité politique, de pluralisme et de la possibilité d’une alternance.
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