Le Rassemblement national retourne sa veste sur les questions économiques, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella est parfois dur à suivre sur le sujet. C’est plus qu’un retournement de veste, il y a retournement de tout : chemise, pantalon, chaussettes !
Le 10 juin, Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l'Assemblée nationale a tenu des propos stupéfiants, se disant favorable au respect de la règle des 3% de déficit par rapport au PIB et même à l’instauration d’une sorte de règle d’or budgétaire. Alors il a précisé que cela ne vaudrait que pour les dépenses de fonctionnement, pas d’investissement, et que tout cela ne serait pas pour "faire plaisir à Bruxelles", mais pour tenir compte des marchés financiers.
Il n’empêche, c’est fou, pour un parti qui, il y a six mois censurait le gouvernement Barnier au nom du pouvoir d’achat en lui reprochant les – rares – mesures d’économies de son budget.
Globalement, c’est un tête à queue pour un parti qui a longtemps été, sur le plan économique, difficile à discerner de La France insoumise. En 2017, c’était même assez fascinant. On trouvait la même logique protectionniste, la même logique de soutien au pouvoir d’achat par la dépense publique, la même revendication du retour à la retraite à 60 ans. Et puis – c’est lié - la même hostilité à l’Europe qui, selon eux, imposerait une politique d'"austérité".
Alors depuis, le RN a lentement évolué. En 2019, Marine Le Pen abandonnait l’idée d’une sortie de l’euro. En 2021, elle reconnaissait – oui – que la dette devrait être remboursée, et en 2024, après la dissolution, Jordan Bardella passait par dessus bord des pans entiers du projet du RN, en assouplissant notamment sa position sur les retraites. Son programme restait ultra dépensier, notamment en comparaison de ce que fait Giorgia Meloni en Italie mais enfin, le ton changeait. Il y avait un embryon de "mélonisation". Mais là, Jean-Philippe Tanguy a franchi une étape.
L’approche du pouvoir motive ce revirement. C’est ce que l’on comprend, en tendant l’oreille à des confidences venant de l’intérieur du parti. Le RN croit de plus en plus à sa victoire en 2027, et son intérêt est que l’inévitable cure de rigueur ait lieu avant son arrivée.
En clair, c’est un signal au gouvernement, un encouragement à un budget de rigueur. L’idéal étant que d’autres fassent le travail ingrat avant qu’il s’installe au pouvoir. Comme disait Churchill, "les économies, c'est très bien, surtout si vos parents les ont faites pour vous".
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