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Rassemblement national : Jean-Philippe Tanguy, le doigt toujours posé sur le bouton de la censure
Le député RN de la Somme rappelle régulièrement le gouvernement à son sort, en faisant planer la menace de la censure.
Marine Le Pen et Jean-Philippe Tanguy, le 3 mars 2025 à l'Assemblée nationale
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
C'est par lui que la menace arrive. Jean-Philippe Tanguy a brandi une nouvelle fois l'hypothèse d'une censure de François Bayrou et de son gouvernement. Invité de l'émission L'évènement sur LCI le 23 mars dernier, le député Rassemblement national de la Somme a mis en garde l'exécutif. "Les sujets s'accumulent", prévient-il.
L'élu faisait référence aux sujets de l'immigration et à la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui fixe des objectifs en matière de production et de consommation sur dix ans (2025-2035). Des thématiques clivantes avec l'exécutif qui déboucheront sur une censure ? "Le groupe en décidera", a ajouté Jean-Philippe Tanguy.
Même si le député Rassemblement national renvoie à une décision collective, il est celui qui implante l'idée dans le débat politique, de façon régulière.
Vers une mise à exécution ?
Jean-Philippe Tanguy et Marine Le Pen ne manquent pas une occasion de rappeler au gouvernement la fragilité de leur destin. Deux jours après que le député RN, c'est au tour de la patronne des députés RN d'enfoncer le clou. Ce mardi 25 mars, Marine Le Pen exprimait son "agacement" vis-à-vis du gouvernement. "Je trouve que le temps est long", a-t-elle indiqué en détaillant les sujets en attente comme la proportionnelle.
Fin janvier, alors que le texte sur le budget est étudié en Commission mixte paritaire et que l'exécutif négocie le vote des députés socialistes, Jean-Philippe Tanguy brandissait la menace de la censure. Des propos qui ont semé un vent de panique au Palais Bourbon et au sein de l'exécutif. Et si les députés RN se ralliaient à la motion de censure du Nouveau Front Populaire ?
Le député s'est lui empressé de préciser que "se sera à Marine Le Pen et Jordan Bardella de décider si le comportement du gouvernement mérite la censure". Mais sa sortie personnelle qui ne lui a pas voulu d'être recadré, comme le racontait un proche de Marine Le Pen.
Rester au centre du jeu politique
Le RN mise sur la menace permanente. "Marine Le Pen n’a pas censuré le budget, elle n’a pas bloqué Richard Ferrand (pour la présidence du Conseil constitutionnel, ndlr). Elle sent que cela a un coût auprès de son électorat. Elle risque de mettre prochainement un gros coup sévère", redoute un proche d’Emmanuel Macron dans Le Parisien.
En perte de vitesse au moment du vote du budget, avec l'accord Bayrou-PS, le Rassemblement national compte se remettre au centre du jeu avec cette nouvelle menace de censure. Objectif : aboutir à une dissolution. "Je continue de réclamer une dissolution à l’automne", affirmait encore Jordan Bardella.
